Travail de nuit : une attaque suspendue13/11/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/11/2676.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travail de nuit : une attaque suspendue

Au dernier moment le gouvernement a renoncé à présenter, au conseil des ministres du 13 novembre, un projet de loi destiné à faciliter l’ouverture des commerces jusqu’à minuit.

À l’approche du 5 décembre, la crainte de susciter le mécontentement des employés de commerce a semble-t-il fait hésiter le gouvernement, qui a annoncé une concertation de six mois.

Ces dernières années, des commerces alimentaires, supermarchés de centre-ville notamment, ont ouvert de plus en plus tard. Ils ne peuvent ouvrir légalement de 21 heures à minuit que dans les zones touristiques internationales, d’ailleurs très étendues à Paris. Il faut aux patrons avoir signé un accord avec un syndicat et accordé une compensation aux employés, qui sont en théorie volontaires. Cette majoration peut aller jusqu’à un doublement du salaire horaire – souvent proche du smic dans ce secteur d’activité – pour les heures de travail effectuées après 21 heures. Mais dans certains cas elle n’est que de 5 %, ce qui n’est pas cher payé pour saboter sa vie de famille.

Si le projet du gouvernement aboutit un jour, les heures de travail jusqu’à minuit ne seront plus considérées comme des heures de nuit pour les employés de commerce. Il ne sera donc plus question de compensation, ni de volontariat.

Voilà ce que la rapacité du patronat et la volonté du gouvernement à le servir promettent aux employés de commerce.

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