Emploi : poudre aux yeux et réalité13/11/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/11/P5_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C107%2C1140%2C748_crop_detail.jpg

Leur société

Emploi : poudre aux yeux et réalité

La deuxième édition du baromètre d’Adecco, le leader de l’intérim et du recrutement, prévoit une baisse du chômage pour l’année 2020, en s’appuyant sur les données de différents organismes comme Pôle emploi, l’Insee, l’Urssaf, etc.

Illustration - poudre aux yeux et réalité

Il faudrait s’attendre, paraît-il, à 3,7 millions de recrutements sur douze mois, à condition que ni le Brexit ni des guerres commerciales ni la frilosité de certains entrepreneurs ne causent des remous.

Cela n’a pas empêché les cocoricos de certains commentateurs : en six ans au lieu de cinq, avec 804 000 emplois supplémentaires, on serait presque arrivé au million d’emplois que promettait Pierre Gattaz, patron du Medef en 2013 ! Mais quels emplois, à supposer qu’ils existent ?

La réalité, c’est l’existence d’un chômage persistant : en France métropolitaine on compte, toutes catégories confondues, un peu plus de 5,5 millions de sans-emploi, dont près de 3,4 millions sans aucune activité. La réalité, c’est la fermeture de grosses entreprises, les licenciements par milliers chez General Motors, Michelin, dans la grande distribution. Ce sont tous les services publics qui suppriment des postes, et tous ces licenciements massifs, déguisés sous le nom de fin de mission pour les intérimaires, entre autres dans l’industrie automobile.

Quant à la création d’emplois, il s’agit, comme le journal propatronal Les Échos le reconnaît lui-même, d’emplois « peu qualifiés, peu payés et souvent moins bien protégés ». Voilà ce que les patrons et le gouvernement, avec les nouvelles lois sur l’indemnisation du chômage, proposent aux chômeurs actuels et futurs : accepter, au lieu d’un emploi à temps plein et stable, des missions dont la durée ne leur permettra plus de toucher l’indemnité de chômage, voir leur salaire amputé par des frais de transport de plus en plus lourds et des horaires incompatibles avec une vie sociale normale.

C’est là la situation que connaissent déjà de très nombreux salariés et que le gouvernement et le patronat veulent imposer à tous, dans le privé comme dans le public. Il faut les en empêcher !

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