Fusion PSA – Fiat-Chrysler : deux patrons, une seule classe ouvrière06/11/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/11/P15_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fusion PSA – Fiat-Chrysler : deux patrons, une seule classe ouvrière

Jeudi 31 octobre, les dirigeants de PSA (Peugeot société anonyme) et FCA (Fiat Chrysler Automobiles) rendaient publique leur décision de fusionner leurs groupes, pour constituer une entité plus grande sur le marché automobile.

Illustration - deux patrons, une seule classe ouvrière

Ils veulent ainsi aug­men­­ter leurs profits en améliorant leur rentabilité et en aggravant les conditions de travail des ouvriers qui fabriquent leurs voitures. Mais, contre eux, les 410 000 salariés issus de cette fusion, loin d’être affaiblis, peuvent représenter une force encore plus considérable.

La presse a cherché des raisons technologiques à cette fusion, comme si cette tendance à la concentration n’était pas aussi vieille que la machine à vapeur elle-même et n’avait pas pour première cause la recherche du profit maximum. PSA est le produit de fusions antérieures, comme FCA d’ailleurs et comme tous les groupes capitalistes actuels. En tout, ce nouveau trust sera à la tête de douze marques différentes ( Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall, Fiat, Alfa Romeo, Maserati, Lancia, Chrysler, Jeep et Dodge RAM). La crise de l’économie et le poids grandissant de la finance poussent de plus en plus les groupes capitalistes à utiliser les milliards arrachés au travail pour fusionner, se racheter mutuellement, couler un concurrent, maximiser le profit étant la seule règle qui vaille.

Cette fusion s’inscrit complètement dans cette logique. Les dirigeants des deux groupes annoncent leur volonté de faire 3,7 milliards d’économies. « Sans fermetures d’usines », affirment-ils. Mais il n’y a aucune raison de les croire.

PSA comme FCA suppriment des emplois depuis des années. PSA a fermé l’usine d’Aulnay en 2013, puis les sites de la Garenne, de Saint-Ouen et d’Hérimoncourt en France ainsi que deux usines en Chine à l’été 2019. Il a aussi supprimé près de 30 000 emplois depuis cinq ans. Depuis son rachat d’Opel, 6 000 emplois ont disparu de l’autre côté du Rhin ou de la Manche. Cette politique d’aggravation de l’exploitation est inscrite dans l’ADN des dirigeants capitalistes, fusion ou pas. Alors, bien entendu, le nouveau groupe cherchera les économies à réaliser sur le dos des travailleurs. Et pour cela il utilisera tous les arguments habituels sur la compétitivité, les doublons, la concurrence et les difficultés du marché automobile, et même la transition écologique.

En 2018, pour racheter Opel, PSA a sorti trois milliards. Pour trouver un accord et assurer la fusion, FCA a distribué 5,5 milliards d’euros à ses actionnaires comme dividende exceptionnel et PSA a vendu pour 3 milliards de ses parts chez Faurecia. Les deux familles capitalistes, les Agnelli propriétaires historiques de Fiat et les Peugeot, vont pouvoir continuer à dormir sur des tonnes d’or. Ces capitalistes peuvent faire valser les milliards, non pour investir et créer de nouvelles richesses, mais pour jouer à un Monopoly géant. Ces milliards sont cependant la preuve que le travail des 410 000 travailleurs du futur groupe crée suffisamment de richesses pour maintenir tous les emplois et assurer une vie digne à tous.

Alors, si les patrons veulent mettre les travailleurs en concurrence entre eux, ceux-ci n’ont aucun intérêt à marcher dans ce piège. Au contraire, en prenant conscience de leur nombre et des possibilités d’union au-delà des frontières contre des patrons communs, ils peuvent se préparer à faire reculer tous ces exploiteurs.

Partager