Ex-foyer Bara – Montreuil : honteuse expulsion des travailleurs immigrés06/11/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/11/2675.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ex-foyer Bara – Montreuil : honteuse expulsion des travailleurs immigrés

Plus de 200 travailleurs de l’ex-foyer Bara de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, se sont retrouvés de nouveau sans réelle solution de logement. Après avoir passé une journée et une nuit à la rue sur un trottoir, ils ont été entassés dans un hangar avec seulement deux sanitaires pour plus de 200 personnes.

Cette situation crée de nombreuses tensions, certains travailleurs africains reprochant à la mairie de ne plus les soutenir face à la politique inique de la préfecture. Ces travailleurs ne peuvent considérer le hangar mis à disposition par la mairie comme une solution, même provisoire, de relogement.

Par le bras de son représentant en Seine-Saint-Denis, le préfet Leclerc, l’État s’acharne depuis longtemps contre les travailleurs de l’ex-foyer Bara. Insalubre depuis des années, le plus ancien foyer de travailleurs migrants de Montreuil avait fini par être évacué. La mairie de Montreuil avait alors fait le choix de réquisitionner un ancien bâtiment de l’AFPA, vide depuis des années. Plus de 230 travailleurs africains avaient pu y être hébergés, d’autres trouvant des solutions précaires de relogement.

Depuis des mois, le préfet avait donné ordre à sa police de pratiquer un véritable harcèlement dans les lieux de passage de ces travailleurs par le biais de contrôles réguliers et menaces d’expulsion. Puis, mardi 29 octobre, il a ordonné à la police de procéder à l’évacuation. Les 230 travailleurs africains se sont ainsi retrouvés à la rue sur le trottoir, dans le froid, à 5 heures du matin. Cette expulsion, qui voulait démontrer l’inflexibilité de l’État face aux travailleurs immigrés, est d’autant plus scandaleuse qu’elle est intervenue à la veille de la trêve hivernale.

Pour l’heure, ni la protestation de la mairie ni la mobilisation de militants solidaires n’ont pu empêcher le forfait de la préfecture. Mais la mobilisation se poursuit, à commencer par celle des travailleurs de Bara eux-mêmes. Ils en ont assez de l’errance, de squats en foyers insalubres, assez du harcèlement de l’État et exigent le relogement pour tous.

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