Élèves handicapés : Blanquer satisfait, pas les AESH ni les parents06/11/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/11/2675.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Élèves handicapés : Blanquer satisfait, pas les AESH ni les parents

Cette année encore, le début de l’année scolaire a été synonyme d’angoisse pour des parents d’enfants handicapés et de tracas pour ceux qui doivent les aider dans les établissements scolaires, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

Alors que Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, s’était engagé à ce qu’aucun enfant ne reste sans solution, ils sont aujourd’hui entre 8 000 et 11 000 dans ce cas. Les innovations mises en œuvre par le ministère n’ont pas vraiment amélioré la situation. L’embauche de 4 500 AESH supplémentaires reste bien insuffisante par rapport à ce qui serait nécessaire. Et surtout la mutualisation des tâches, instaurée cette année, se traduit par une diminution de l’aide dont bénéficie chaque enfant. Un AESH qui suivait deux élèves va désormais en accompagner jusqu’à sept, sur deux ou trois établissements. C’est en réduisant le temps consacré à chaque élève que le ministère entend en faire accompagner davantage.

Pour les AESH, cela se traduit par l’obligation d’accepter des plannings parfois invraisemblables. Certains chefs d’établissement peuvent les changer d’affectation du jour au lendemain, les obligeant à abandonner l’élève qu’ils accompagnent et à accepter des emplois du temps qui peuvent être modifiés d’une semaine sur l’autre. Comme si cela ne suffisait pas, il s’est avéré que beaucoup d’entre eux n’étaient pas payés fin octobre et avaient commencé à travailler en catastrophe sans même avoir signé de contrat. Des grèves ont déjà eu lieu dans plusieurs académies et une mobilisation nationale est prévue le 20 novembre.

Cela fait des années que perdure cette situation de mépris pour les enfants handicapés et leurs familles. En 2005, le gouvernement de l’époque avait pris une loi obligeant l’école à intégrer les enfants handicapés, mais sans donner pour autant les moyens de le faire. Il s’agissait alors de répondre à peu de frais à l’angoisse des familles et à la pression des associations confrontées à des délais allant jusqu’à trois ans d’attente pour entrer dans un établissement spécialisé, délai qui ne s’est d’ailleurs pas raccourci.

Depuis, tous les ministres de l’Éducation nationale y ont été de leur couplet sur la nécessaire scolarisation des enfants handicapés, mais celle-ci n’est toujours pas rentrée dans les faits, faute de moyens suffisants. Mais, comme ses prédécesseurs, Blanquer est content de lui.

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