Hôtel Ibis-Batignolles : les grévistes se font respecter30/10/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/10/P14_Ibis2_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C2362%2C1329_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtel Ibis-Batignolles : les grévistes se font respecter

Après trois mois et demi de grève, le groupe Accor et la société STN ont enfin ouvert des négociations avec la vingtaine de grévistes de l’hôtel Ibis-Batignolles, dans le 17ème arrondissement de Paris.

Illustration - les grévistes se font respecter

Employés par le groupe sous-traitant STN, les femmes de chambre, gouvernantes et autres se sont mis en grève pour demander leur intégration au personnel de l’hôtel Ibis et pour exiger les mêmes conditions de travail que leurs collègues. Cela implique la fin du travail dissimulé par le biais du paiement à la chambre et le paiement intégral du travail effectué. Ces travailleurs avaient déjà obtenu la mise en place d’une pointeuse infalsifiable pour payer les heures supplémentaires que leur employeur leur refusait.

Le groupe Accor et STN ont fait la sourde oreille pendant des mois, comptant sur la lassitude des grévistes. Ils ont reçu l’aide d’un juge pour mettre fin aux piquets de grève des salariés, estimés trop bruyants et surtout trop visibles pour les clients de l’hôtel. Cela n’a pas découragé les grévistes, qui ont commencé à mettre en place des piquets de grève tournants devant les hôtels les plus prestigieux du groupe Accor, comme l’hôtel Pullman près de la tour Eiffel. STN a donc finalement ouvert les négociations.

Certaines revendications ont été acceptées, comme le paiement d’une indemnité de nourriture de 3,62 euros par jour et le don d’une boisson, la mise en place d’une machine à laver avec deux personnes pour laver les tenues de travail, le paiement du salaire le 4 du mois, alors que STN pouvait payer le 8 ou le 9. Mais, pour les revendications salariales, cela ne fait pas le compte : si STN s’engage à requalifier les contrats de travail au bout de cinq ans d’ancienneté, c’est-à-dire à procéder à des augmentations de salaire de 40 euros par mois pour un temps plein, il n’y a rien pour les salariés les plus récents. Pour les grévistes, cela revient à les diviser, et il n’est pas question que des salariés qui ont fait grève se retrouvent sans augmentation de salaire. De même, les grévistes exigent que tous les salariés qui le désirent aient des temps complets.

Les grévistes continuent donc de faire des piquets de grève devant les hôtels du groupe Accor, mardi devant l’hôtel Molitor dans le 16ème arrondissement, mercredi devant l’hôtel Pullman à Bercy. Jeudi, aux cris de « On n’est pas des citrouilles ! », un défilé festif était prévu à l’occasion d’Halloween, de l’hôtel Le Scribe à Opéra jusqu’au Novotel des Halles. Leur moral ne faiblit pas !

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