Dieppe : le désert médical s’étend30/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2674.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dieppe : le désert médical s’étend

Le manque de généralistes se fait sentir dans de nombreuses régions, notamment du fait du numerus clausus édicté voici près de cinquante ans, à la grande satisfaction de l’Ordre des médecins, même si ce n’est pas la seule raison.

Les médecins d’antan, génération après génération, vieillissent et s’en vont. C’est le cas par exemple à Dieppe, où dix médecins généralistes, le tiers d’entre eux, ont pris leur retraite récemment ou sont sur le point de le faire. À ce jour, aucun n’a été remplacé. Comme bien d’autres municipalités, celle de Dieppe tente depuis longtemps d’en recruter de nouveaux, mais en vain.

Les répercussions pour les habitants sont catastrophiques. Dès l’été dernier, avant que la pénurie ne s’installe, il était conseillé d’anticiper. Pour les patients qui se savaient concernés par le départ de leur praticien, la recherche d’un successeur a alors commencé.

Désormais, c’est trop tard : les médecins particuliers et les cabinets médicaux refusent de nouveaux patients. Ils sont, ou se disent, d’ores et déjà saturés, sachant que nombre de malades potentiels risquent de frapper à leur porte.

Dans ce contexte de pénurie, il reste deux possibilités : l’une est la maison médicale, installée dans l’enceinte de l’hôpital, face aux Urgences pleines à craquer ; la seconde est un cabinet situé en périphérie de la ville, dans une clinique privée. La première affiche la couleur : pas de tiers payant et horaires d’ouverture en semaine de 20 h à 23 h 45, et en journée le week-end. Le temps d’attente est énorme, comme aux Urgences, mais à tarif prohibitif de 60 euros le soir, 65 euros pour les enfants. Quant à la clinique privée, les consultations s’y font sans rendez-vous, à la chaîne, avec deux malades à la fois séparés par un simple rideau, au tarif de… 50 euros. Pourtant, les malades qui se rendent à l’une ou l’autre de ces consultations n’appartiennent pas à la bourgeoisie dieppoise, loin s’en faut.

Ça se passe comme ça, à Dieppe, ville de 30 000 habitants, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Partager