Aides aux aidants : le mépris des gouvernants30/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2674.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aides aux aidants : le mépris des gouvernants

Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, les députés ont adopté une mesure dont la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est félicitée, une loi qui devrait permettre dans un an l’indemnisation du congé de proche aidant.

Les aidants, comme on dit aujourd’hui, sont tous ceux qui, femme ou mari, père ou mère, fille ou fils, camarade, sont contraints, faute de services publics adéquats, de venir en aide à un proche handicapé, âgé ou malade, afin que celui-ci puisse accomplir les actes indispensables à la vie quotidienne. C’est une activité qui requiert souvent tout le temps, toute l’énergie, toute la vie des aidants.

Depuis 2016, soit depuis trois ans seulement, les aidants peuvent demander un congé à leur employeur, une disponibilité de trois mois, renouvelable jusqu’à un an au cours d’une carrière. Mais il s’agit d’un congé sans solde. C’est dire ce qu’il en coûte de devoir ou simplement de pouvoir s’occuper d’un enfant qui ne peut être scolarisé ou d’un parent totalement dépendant.

La nouveauté est que, d’ici un an, en octobre 2020, le congé du proche aidant sera indemnisé. Salariés du privé et du public, travailleurs indépendants et chômeurs qui perçoivent une allocation pourront y prétendre : 43 euros par jour pour les personnes vivant en couple et 52 euros pour celles qui vivent seules.

C’est mieux que rien, pourraient dire certains. Certes, mais c’est totalement dérisoire au regard des années que les aidants passent auprès d’un enfant handicapé ou d’un proche âgé. Et cela d’autant plus que la loi ne va même pas jusqu’à prévoir une indemnisation pouvant couvrir une année, la durée maximale du congé. La durée d’indemnisation est en effet limitée à trois mois !

La ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est dite « très fière de porter cette mesure » ; « une des plus belles mesures », a renchéri une députée. Comment oser proférer de tels mensonges, quand la mère d’un enfant handicapé peut consacrer des dizaines d’années à pallier le manque de structures d’accueil et d’éducation, dans un des pays les plus riches au monde ?

Partager