SNCF : Rennes23/10/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/10/P13_Demolition_SNCF_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Rennes

La Bretagne est une des premières régions où ont été mis en place des trains TER EAS, c’est-à-dire avec le seul conducteur à bord.

Illustration - Rennes

La direction assurait alors qu’en cas de choc brutal avec un obstacle sur la voie, les cabines de conduite étant renforcées, les automatismes étaient sûrs de fonctionner et qu’il était donc peu probable que le conducteur ait à assurer la protection du train et des voies en laissant les usagers seuls après un accident.

Alors, dès le mercredi 16 octobre, quand les circonstances de l’accident ont circulé sur les réseaux sociaux, les collègues ont relayé par SMS, mail et tout moyen, les appels au droit de retrait. À Rennes, le jeudi soir, des contrôleurs, des conducteurs se mettaient en droit de retrait et le lendemain, le mouvement s’étendait dans toute la région et le trafic était paralysé.

Face à la direction, surprise par un mouvement d’une telle ampleur, la colère s’est exprimée collectivement et tout est ressorti ! Une contrôleuse a raconté que, dans un de ces trains, un voyageur avait fait un malaise. Heureusement, elle était là et avait pu faire appel à un médecin et aux pompiers sans que cela retombe sur le conducteur. Un autre cheminot demandait : « Que se serait-il passé au passage à niveau de Saint-Médard, quand en 2007 et 2011 il y a eu deux graves accidents avec un camion, si le conducteur avait été seul ? » Donnant lui-même la réponse : « Eh bien, ça aurait été le suraccident ! D’ailleurs ce que vous nous demandez d’appliquer, vous ne vous l’appliquez pas à vous-même, puisque pendant le mouvement vous nous remplacez par deux cadres conducteurs en cabine et au moins un cadre du contrôle dans la rame ! »

La direction n’avait rien à répondre. La seule chose que les cheminots ont reçue de la part des patrons, ce sont menaces de sanctions, mises en demeure et mises en absence irrégulière. Cela n’a pas découragé les cheminots, comme disait l’un d’entre eux : « Ils croyaient nous avoir tués après le mouvement de 2018, mais on est toujours là. »

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