Mayotte : Un département taillé dans le vif23/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2673.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mayotte : Un département taillé dans le vif

À en croire les services de propagande élyséens et les médias, Macron se rendrait à Mayotte pour aider un département français en proie à une immigration catastrophique.

Commentateurs et politiciens alignent des chiffres et des images sur « le plus grand bidonville du pays », « l’île dont la moitié de la population est étrangère », la « maternité où l’on vient accoucher pour avoir un enfant français », etc. Cette situation, qu’ils évoquent de façon si tendancieuse, est pourtant le résultat prévisible de la politique de la France dans la région.

L’impérialisme français, ses troupes coloniales, ses banquiers et ses exploiteurs avaient mis la main sur les îles du sud-ouest de l’océan Indien au 19e siècle, terminant par la conquête de Madagascar en 1896. Cette conquête et le maintien de l’ordre colonial furent une longue suite de massacres d’indigènes. En 1960, l’impérialisme français fut contraint de changer de politique et accorda l’indépendance à Madagascar.

Pour assurer sa présence au moindre coût, la France sépara Mayotte du reste de l’archipel des Comores désormais indépendant. Elle conserva en outre des îlots déserts.

L’impérialisme assure toujours son emprise sur ces îles inhabitées, y envoyant navires patrouilleurs, militaires en station et expéditions scientifiques. Macron va lui-même poser un pied sur l’île Glorieuse, affirmant ainsi que, pour quelques cailloux émergeant à peine des flots, l’impérialisme règne sur 643 000 km² d’océan.

Quant à Mayotte, la France acheva le découpage de l’archipel en 2009 en la transformant en département français, l’heure n’étant plus aux colonies, ni même aux territoires d’outre-mer. Mayotte hérita ainsi des quelques installations nécessaires à la présence de l’impérialisme, soldats, banquiers, exploiteurs, douaniers, politiciens, et d’un semblant d’infrastructures propres à justifier le titre de département. Bien que la pauvreté frappe 84 % de ses 250 000 habitants, Mayotte est un havre pour les familles qui crèvent de misère dans les autres îles de l’archipel. Les prétendus immigrés, ceux qui peuplent les bidonvilles, ne le sont que parce que l’impérialisme a séparé les gens en séparant les îles.

À Mayotte comme à Paris, Macron continue sa basse et dangereuse campagne contre les immigrés, les pauvres, les étrangers.

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