Leur société

Macron, Le Pen et le voile islamique : concours de démagogie

Le concours de démagogie antimusulmans continue de battre son plein dans le monde des politiciens et dans les médias. Macron avait ouvert ce sinistre bal en affirmant qu’il fallait parler de l’immigration, c’est-à-dire la stigmatiser.

Et le Président d’en rajouter après l’attentat à la préfecture de Paris, appelant à une société de vigilance contre les signes de radicalisation, aussitôt suivi par un élu RN qui s’en est pris à une femme voilée au conseil régional de Bourgogne. La campagne s’est alors emballée au gouvernement, à droite et à l’extrême droite, chacun y allant de sa surenchère quotidienne, jusqu’au 20 octobre où Marine Le Pen s’est prononcée pour « l’interdiction du voile dans l’espace public ».

L’ensemble de la classe politique, en dehors du RN, a alors affirmé en chœur que cette proposition était honteuse, stupide, inconstitutionnelle, ridicule, inapplicable, etc. Et Macron, après avoir allumé lui-même cet incendie, a pu poser au pompier le 22 octobre en prêchant contre « la division », pour l’apaisement. Tout en allant chasser des voix à droite, Macron veut continuer d’apparaître comme s’opposant à la surenchère lepéniste.

On ne sait ce que donneront, dans les urnes, les tactiques répugnantes de ces pipeurs de voix professionnels. Mais on sait ce qu’elles impliquent dans la vie de tous les jours : une dégradation des relations humaines, une méfiance, des paroles, des attitudes qui contribuent à pourrir le climat social. Cette campagne, initiée par Macron, amplifiée par Le Pen, renforcera inévitablement les préjugés et les comportements racistes.

Combattre pour l’émancipation des femmes implique de lutter contre le voile, ce symbole de leur enfermement et de leur oppression. Mais cela n’a rien à voir avec la campagne anti-musulmans de Macron, Le Pen et de tous les politiciens qui cherchent des voix réactionnaires. Au contraire, cette campagne ne peut que renforcer les courants intégristes. Les femmes qui se battent aujourd’hui pour leur liberté n’ont rien à attendre de ces politiciens ni de leurs lois.

Dans les pays comme l’Arabie saoudite, où la prison du voile islamiste est obligatoire, la France est du côté des oppresseurs. Ici même, la lutte contre l’oppression des femmes, dont le voile islamique est un marqueur revendiqué, ne peut pas se mener au nom de l’ordre social, mais seulement contre lui, pas aux côtés des Macron et des Le Pen, mais uniquement en s’opposant à eux.

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