Dans les entreprises

Hôtel Ibis-Batignolles – Paris : le juge contre les grévistes

En grève depuis maintenant trois mois, les femmes de chambre et les salariés de la société sous-traitante STN se battent pour leur intégration dans le personnel de l’hôtel Ibis-Batignolles, situé dans le 17e arrondissement de Paris.

Le groupe Accor et la société STN refusent d’ouvrir des négociations et tablent sur leur lassitude. Mais la vingtaine de grévistes sur 70 salariés du site tiennent bon. Ils en ont assez de la sous-traitance, qu’ils assimilent à de la maltraitance. En toute illégalité, STN exige des femmes de chambre qu’elles nettoient 30 chambres en quatre heures, alors qu’il faut sept heures pour le faire. Quant aux gouvernantes, elles doivent contrôler pas moins de 110 chambres, ce qui se révèle mission impossible dans le temps imparti. Bien sûr, les heures supplémentaires ne sont pas payées. À cela s’ajoutent le mépris, les humiliations. Voilà deux ans qu’un directeur est accusé d’avoir violé une femme de chambre à qui la direction n’a pas daigné donner un avocat. Elle est toujours en arrêt-maladie.

Alors, les salariés sont déterminés à faire reculer Accor et STN, même si les deux sociétés se liguent pour ne pas respecter le droit de grève. Les directions ont fait appel, en toute illégalité, à d’autres salariés pour contrer la grève. Pour autant, les enquêtes de satisfaction des clients, qui trouvent les chambres sales, montrent que la direction peine à remplacer les grévistes.

Ces derniers, depuis le début, animent en musique un piquet de grève devant l’hôtel, qu’Accor a voulu faire interdire par la justice. Vendredi 18 octobre, celle-ci a tranché, comme souvent, en faveur des patrons. Le juge des référés a interdit aux grévistes de pénétrer dans l’hôtel, de déverser des papiers devant et de faire du bruit au-delà de 50 décibels. Chaque gréviste est responsable individuellement, le tout est exécutoire et passible de 200 euros par personne et par infraction.

Du coup, les grévistes, empêchés de tenir leur piquet, ont décidé d’une nouvelle forme d’action, le piquet de grève volant. Chaque jour, ils se rendront devant un hôtel du groupe pour protester contre le mépris d’Accor et de STN et crier haut et fort leur colère !

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