Frais bancaires : le racket légal23/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2673.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Frais bancaires : le racket légal

L’an dernier, en plein mouvement des gilets jaunes, les directions de toutes les grandes banques françaises s’étaient senties obligées d’annoncer un gel de leurs tarifs. En 2020, elles comptent bien se rattraper.

Le site Internet Money­vox, spécialisé dans la comparaison des tarifs bancaires, a commencé à éplucher les augmentations prévues pour le mois de janvier prochain. Pour le directeur de ce site, la conclusion est limpide : « Le but des banques (…) est de faire en sorte qu’il y ait une hausse maximum possible [des frais bancaires] – parce qu’elles doivent se rattraper pour l’augmentation qu’elles n’ont pas eue en 2019 – mais qu’elle soit le moins visible possible. »

Donc si les frais de tenue de compte vont peu augmenter, les banques vont maximiser leurs profits en faisant exploser les frais pour des opérations moins visibles comme les incidents bancaires. Ainsi, l’association 60 millions de consommateurs a révélé que certaines banques avaient prévu de modifier la manière dont elles calculeront les découverts. Par exemple, quelqu’un ayant 100 euros sur son compte et retirant 6 fois 20 euros dans la même journée aboutissant à un découvert de 20 euros, sera considéré à découvert pour toutes les opérations ayant eu lieu dans la même journée. Dans l’exemple donné, il devra donc désormais payer 6 fois 8 euros, c’est-à-dire 48 euros de pénalité, au lieu d’une fois 8 euros comme c’est le cas aujourd’hui.

En plus des pénalités pour un découvert, la majorité des banques envoient une lettre qu’elles facturent 10 euros. D’après une étude révélée par le journal Le Parisien, 21 % des gens dépassent le découvert autorisé tous les mois, 40 % une fois par trimestre et 66 % au moins une fois par an. C’est en faisant payer les plus pauvres que les banques se rattraperont. L’an dernier, elles avaient récolté dans leur ensemble 6 milliards d’euros rien qu’avec les frais bancaires.

Les banques prétendent que les faibles taux d’intérêts les handicapent. En réalité, ils ne les empêchent absolument pas de spéculer, au contraire. Les génies de la spéculation savent faire des opérations financières incroyablement profitables que les taux d’intérêts montent ou baissent.

Mais tous les arguments sont bons pour faire payer les clients et les salariés. Car ces mêmes grandes banques ont aussi annoncé des milliers de suppressions d’emplois ces derniers mois. L’une d’entre elles, HSBC, vient encore d’annoncer un plan de 10 000 suppressions de postes.

Face à cet immense parasitisme financier, il n’y a qu’un seul remède : l’expropriation de toutes les banques et leur fusion une seule grande banque unique publique, contrôlée par la population.

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