Michelin - La Roche-sur-Yon : non aux licenciements !16/10/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/10/P13_Michelin-Le_Roche_sur_Yon_C_LO-1.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin - La Roche-sur-Yon : non aux licenciements !

Jeudi 10 octobre : à 9 heures et en 15 minutes, la direction a annoncé aux 619 salariés la fermeture de l’usine Michelin de la Roche-sur-Yon pour fin 2020.

Illustration - non aux licenciements !

Rapidement, les ouvriers ont cessé le travail et toute la journée ils ont maintenu une présence à plus d’une centaine devant l’entrée de l’usine, entretenant un feu de pneus et de palettes. L’entreprise était à l’arrêt. Les salariés ont crié leur colère au DRH de Michelin France et au directeur poids-lourds Europe, tous deux présents sur le site, et dénoncé les mensonges en série de la direction depuis 2013.

Michelin avait alors promis d’investir 100 millions d’euros à La Roche-sur-Yon et d’y créer 170 emplois, en compensation des 700 suppressions d’emplois à Joué-lès-Tours. Puis, en 2016, Michelin avait renouvelé son engagement à maintenir les emplois voire à en créer... à condition que les syndicats signent un prétendu « pacte d’avenir » qui incluait pour les travailleurs une hausse de la productivité et le travail le week-end.

En 2018, malgré tous les sacrifices imposés aux travailleurs, c’était l’arrêt des investissements et déjà 120 suppressions de postes. Et aujourd’hui, c’est la fermeture du site.

La direction de l’usine de La Roche promet un plan d’accompagnement et affirme que chaque salarié aura ou bien une mutation au sein de l’entreprise en France, ou bien un reclassement dans une entreprise de la région. Ces nouvelles promesses ne convainquent pas grand-monde, notamment pas ceux qui ont déjà connu les licenciements à Joué-lès-Tours, et qui avaient accepté de s’installer à La Roche en espérant ne plus avoir à déménager. Quant au reclassement au sein d’un « territoire vendéen qui est très dynamique » (c’est le patron qui le dit), « si c’est pour retrouver un boulot au smic, il faudra que Michelin fasse la différence », a déclaré à juste titre un ouvrier.

Les hommes politiques accourus sur le site le 10 octobre ont tous été pris à partie, du maire de La Roche (ex-LR devenu macroniste) au député de la circonscription, macroniste lui aussi.

Bruno Retailleau, sénateur de Vendée qui dirige le groupe LR au Sénat, et Christelle Morançais, la présidente LR de la région Pays-de-la-Loire, n’ont pas été en reste sur le front des déclarations compassionnelles envers les salariés et des adresses courroucées à la direction de Michelin. Mais iront-ils jusqu’à réclamer à Michelin le remboursement des millions d’euros d’aides publiques touchés au fil des ans au nom de la création d’emplois ?

Michelin a réalisé plus de 1,6 milliard d’euros de bénéfices l’an dernier. Ce n’est pas aux salariés de faire les frais des décisions des gros actionnaires, qui n’ont jamais produit un seul pneu de leur vie.

Une occasion d’exprimer le refus des licenciements sera le rassemblement prévu par la CGT jeudi 24 octobre à 10 heures, devant l’usine de La Roche-sur-Yon, où des délégations de l’ensemble des usines du groupe sont attendues. Refusant d’appeler à ce rendez-vous, les syndicats CGC, SUD et FO de l’usine de La Roche proposaient quant à eux un rassemblement le jeudi 17 octobre, auquel la CGT envisageait de se joindre.

Ce qui est sûr, c’est que les travailleurs ont à se saisir de toutes les occasions possibles pour exprimer leur colère tous ensemble et discuter collectivement des moyens de résister au patron.

Pour sauver leur peau, ils vont avoir à mener un combat qui ne fait que commencer.

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