Leur société

Grève des sans-papiers : une lutte qui a payé

150 travailleurs sans papiers de la région parisienne s’étaient mis en grève le 1er octobre, avec le soutien de la CGT, pour obtenir de leurs patrons les documents nécessaires à leur régularisation. La plupart ont obtenu satisfaction et ont pu déposer leur dossier en préfecture.

Ces grévistes appartenaient à treize entreprises, devant lesquelles ils avaient installé des piquets de grève. Certains patrons ont rapidement cédé, d’autres se sont montrés plus récalcitrants. Mais cela n’a pas empêché les travailleurs des premières entreprises d’aller prêter main-forte à leurs camarades des autres piquets. Ce fut le cas par exemple devant l’agence d’intérim Cervus à Levallois-Perret. Le gérant provocateur de cette agence, qui ne tourne pratiquement qu’avec des sans-papiers, a appelé la police, menaçant même de tirer sur un gréviste. Vingt-sept intérimaires y étaient en grève, employés dans le terrassement et les travaux pénibles pour les grandes firmes du bâtiment.

Parmi les grévistes, beaucoup travaillent dans des restaurants. Les conditions qu’ils décrivent montrent à quel point les patrons abusent de la précarité due à l’absence de papiers et au risque d’expulsion. L’un d’entre eux, employé en cuisine dans un restaurant du 1er arrondissement, travaille 14 heures par jour, six jours sur sept, et est payé pour 39 heures. Un autre travaille 11 heures par jour, 60 heures par semaine, payées 35 heures.

Il aura fallu cette grève, après bien d’autres semblables, pour espérer obtenir la régularisation d’une centaine de sans-papiers parmi tous ceux qui composent la classe ouvrière en France. C’est une victoire de la lutte collective, car demander isolément ces papiers au patron est la plupart du temps synonyme de licenciement.

Ce système barbare, qui permet la surexploitation d’une partie de la classe ouvrière, doit finir. Il faut exiger la régularisation de tous les sans-papiers.

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