Cholet : les travailleurs sur leurs gardes16/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2672.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cholet : les travailleurs sur leurs gardes

Si l’usine de La Roche-sur-Yon ferme fin 2020, l’impact sur Cholet, qui compte 1 300 salariés, sera direct, en particulier sur les travailleurs de l’atelier Z où est produite la gomme pour plusieurs usines françaises du groupe. La direction de Cholet a déjà annoncé la suppression de 74 postes à Z, sans licenciements secs selon elle : une trentaine de salariés seraient placés en préretraite, et les autres redéployés vers d’autres ateliers.

Avant même que ces mesures s’appliquent, la marche vers la fermeture du site de La Roche a néanmoins des conséquences très concrètes. Ainsi, en prévision du reclassement à Cholet d’une centaine d’ouvriers de La Roche, les ouvriers embauchés en CDD ou en intérim sont poussés vers la sortie – des licenciements qui ne disent pas leur nom. Par ailleurs, les rythmes du travail en équipes à Z ont été modifiés sans même que les travailleurs concernés soient consultés, ce qui a donné lieu à des débrayages regroupant au total une cinquantaine d’ouvriers.

Ce mouvement, pour limité qu’il ait été, reflète un sentiment d’inquiétude et d’exaspération largement partagé. À Cholet, les ouvriers n’ont pas oublié que leur usine, comme celle de La Roche, fait partie des quatre sites désignés par la direction nationale de Michelin comme n’étant pas assez compétitifs. Chacun s’attend donc, si ce n’est au même sort qu’à La Roche, du moins à une aggravation de la pression. Dans l’immédiat, pour les ouvriers de Cholet, la leçon de ce qui se passe à La Roche est plutôt qu’il ne sert à rien d’accepter les sacrifices exigés par les patrons, puisqu’à la fin on est licencié quand même.

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