Sites Seveso : complicité de l’État09/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2671.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sites Seveso : complicité de l’État

Au fil des années, la réglementation concernant la sécurité a été assouplie pour les sites classés Seveso. Le dernier assouplissement a été la loi dite Essoc, « pour un État au service d’une société de confiance », d’août 2018.

Cette loi permet au préfet d’autoriser une entreprise à faire des travaux sans passer par une autorité environnementale indépendante et une étude d’impact systématique. Ainsi, la préfecture de Seine-Maritime a donné son feu vert à Lubrizol, en janvier puis en juin 2019, pour deux demandes d’extension de ses capacités de stockage de produits dangereux, sans les soumettre au préalable à une évaluation des risques. La première demande portait sur une augmentation de 1 598 tonnes de produits stockés sur le site, dont 1 436 tonnes de substances inflammables et 36 tonnes à la toxicité aiguë. Celle de juin concernait 240 conteneurs d’une capacité de 4 800 mètres cubes, dont 600 tonnes de substances inflammables et dangereuses pour l’environnement.

Et, trois jours avant l’incendie de Lubrizol, Édouard Philippe annonçait un nouveau chantier de simplification des règles de contrôle des entreprises classées dangereuses pour l’environnement. Le gouvernement Macron se targue d’être un défenseur de l’environnement ; mais, au nom d’allègements de la réglementation, il donne ainsi aux entreprises un permis de polluer, voire de tuer.

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