Leur société

Migrants : une situation scandaleuse

Alors que les députés se prêtaient au débat parlementaire sur l’immigration, la mille et unième opération de communication de Macron, des marins italiens repêchaient treize corps au large de Lampedusa.

Ces treize femmes, originaires d’Afrique de l’Est, rejoignent les milliers, voire les dizaines de milliers d’autres noyés depuis dix ans en Méditerranée en tentant de fuir la misère.

Seule une infime minorité de ces migrants, qui parviennent en France au risque de leur vie, sont traités décemment. Les autres s’entassent dans des squats ou des campements de fortune, attendant d’hypothétiques papiers ou un moyen d’aller plus loin, luttant chaque jour pour vivre et, avant tout, pour trouver à travailler.

Dans l’agglomération de Nantes, cinq à huit cents migrants, y compris des familles avec enfants, s’entassaient dans un gymnase. Il a fallu la mort de l’un d’entre eux pour que le préfet intervienne, le 8 octobre, c’est-à-dire qu’il fasse évacuer… Ainsi, dans de nombreuses villes, des campements se montent. À Paris, autour de la portion nord-est du boulevard périphérique, un véritable bidonville s’est construit, abritant bien mal 2 500 ou 3 000 malheureux. Ici aussi la police viendra les déloger, comme elle l’a fait plusieurs fois, mais les migrants n’auront d’autre solution que de revenir. Où donc peuvent-ils dormir, parler avec des compatriotes, avoir des nouvelles, espérer trouver quelque chose, se nourrir, si ce n’est avec les autres ? Certaines municipalités et de nombreuses associations font ce qu’elles peuvent pour que les migrants des camps aient un minimum d’accès à l’eau, aux sanitaires, des interlocuteurs, etc. Mais la question se pose évidemment à une tout autre échelle.

Macron et son chœur parlementaire complice pérorent, les migrants meurent en Méditerranée et crèvent de misère sous les ponts d’autoroute. Il y aurait pourtant suffisamment de bâtiments pour loger immédiatement tous ceux qui sont dans la rue, migrants compris, quitte à réquisitionner. C’est une urgence, l’hiver venant. Mais la moindre mesure d’humanité se heurte dans cette société au droit sacro-saint de la propriété privée, à l’État qui le défend et à la démagogie de politiciens sans scrupules.

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