Dans le monde

Mali : les réfugiés de l’intérieur, oubliés de l’État

Cet article est extrait du journal Le pouvoir aux travailleurs du 22 septembre, publié par nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes – UATCI-UCI

En l’espace de quelques mois, le nombre de villageois ayant quitté leur village à cause de la violence des milices armées a gonflé comme jamais auparavant. Rien qu’au mois de juillet dernier, plus de 20 000 ont été comptabilisés comme nouveaux réfugiés. Certains vont dans leur famille, d’autres vont chercher refuge dans les grandes villes, vers le sud. Ainsi la ville de Ségou (à quelque 200 km de Bamako) a vu sa population augmenter de plus de 22 000 âmes en un temps très court.

À Bamako, on a aussi assisté à l’arrivée de milliers d’autres réfugiés, dans l’indifférence totale de l’État. Ces victimes de la violence se débrouillent comme elles peuvent, tantôt chez un parent, tantôt dans des lieux tenus par des ONG. La presse locale malienne a fait état d’un ancien gouverneur (général de l’armée en même temps) qui, pris de pitié par la détresse des gens de son ethnie, a prêté une partie de son terrain privé situé dans la périphérie de Bamako pour accueillir 800 réfugiés peuls. La plupart des personnes installées sur ce lieu viennent des cercles de Koro, de Bankass et de Douentza, des régions du centre du pays où plus de 600 civils ont été tués depuis le début de l’année, selon les Nations unies.

« Le calme revenu chez nous, nous ne passerons pas une nuit de plus à Bamako » dit l’un des rescapés, qui n’attend rien de l’État malien. En effet, le principal souci des dirigeants au pouvoir est la recherche d’occasions pour s’enrichir toujours plus et toujours plus vite, avant d’être éjectés de leur fauteuil.

Partager