Chirac : un serviteur du capital02/10/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/10/P3_Chirac_bruit_et_odeur_Ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C2048%2C1344_crop_detail.jpg

Leur société

Chirac : un serviteur du capital

Les médias ont diffusé en boucle la fable d’un Chirac proche du peuple, humaniste et pourfendeur du racisme. Loin de cette fiction, toute sa vie fut celle d’un politicien prêt à tout pour parvenir au pouvoir, serviteur des puissants et défenseur de l’ordre impérialiste.

Illustration - un serviteur du capital

Sa carrière commença en 1962, dans le cabinet de Pompidou, alors Premier ministre de De Gaulle. Élu député de Corrèze en 1967, grâce au soutien financier de Marcel Dassault, il entama son ascension politique, succession de trahisons, de retournements et de changements de cap.

Face à la montée du Front national, il multiplia les clins d’œil à ses électeurs, soulignant que Le Pen « répète certaines choses que nous pensons, un peu plus fort et un peu mieux que nous, en termes plus populaires ». Pour éviter la fuite d’élus RPR vers le FN, il interdit bien tout rapprochement avec lui, mais cela ne l’empêcha aucunement de puiser dans les poubelles lepénistes pour flatter les préjugés de son électorat : « Comment voulez-vous que le travailleur français, […] qui voit, […] entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses, qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ! Si vos ajoutez à cela le bruit et l’odeur, le travailleur français, […] il devient fou », avait-il osé dire devant un parterre d’élus RPR s’étouffant de rires.

À sa troisième tentative, il parvint à l’Élysée en 1995. Il engagea alors une série d’attaques contre la Sécurité sociale et les régimes de retraite du secteur public, avant de devoir reculer devant la détermination des cheminots, en grève pendant un mois.

Chirac était alors tellement impopulaire qu’il perdit les élections qu’il avait lui-même provoquées en dissolvant l’Assemblée nationale, et ne dut sa réélection en 2002, après cinq ans de cohabitation, qu’à l’élimination de la gauche dès le premier tour : celle-ci, pour masquer sa propre défaite, appela à voter pour lui contre Le Pen.

Réélu avec un score de plébiscite, alors qu’il avait rassemblé moins de 20 % des voix au premier tour, il s’attaqua aux retraites des salariés du secteur public, supprima un jour férié. En résumé, il mena la politique que la bourgeoisie attendait de lui, contre les travailleurs.

Les laudateurs de Chirac mettent aujourd’hui en avant le fait qu’il a reconnu les crimes commis par l’État français pendant l’occupation nazie ; ou qu’il s’est abstenu d’engager l’armée française en Irak aux côtés des États-Unis. Il avait cependant déjà accepté de les accompagner en Afghanistan deux ans plus tôt. Et les raisons de ce refus n’ont rien à voir avec une quelconque solidarité envers les peuples, mais tout avec les intérêts des trusts français vis-à-vis de leurs concurrents anglo-saxons.

Chirac fut, toute sa carrière, un digne représentant de l’impérialisme français, maintenant la tradition des réseaux semi-mafieux de la Françafrique. Il ne cacha jamais ses liens avec Omar Bongo, le sinistre dictateur du Gabon, avec Mobutu, celui de l’ex-Zaïre, ou d’autres du même acabit.

Il était à l’image du monde bourgeois qu’il défendait, et il a bien mérité de lui.

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