Auxiliaires de vie – Somme : pas de travail sans paye02/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2670.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Auxiliaires de vie – Somme : pas de travail sans paye

Les 130 auxiliaires de vie employées par l’association du Vimeu vert, dans la Somme, s’occupent de 300 personnes âgées dispersées dans les villages de la région.

Invoquant ses difficultés économiques, l’association qui les emploie avait cessé de verser les salaires depuis août.

Après les demandes d’explications et les protestations des salariées, le président du Vimeu vert a consenti à utiliser les derniers fonds de l’association pour payer un tiers des salaires d’août le 12 septembre, y ajoutant un appel à la responsabilité des auxiliaires pour qu’elles continuent à travailler, au nom du bien-être des personnes âgées et de la sauvegarde de l’agrément de l’association. Pour ces salariées à temps partiel, dont les salaires entiers plafonnent entre 800 et 900 euros, cela signifiait donc aller travailler pour 250 à 350 euros !

Malgré l’éclatement géographique et le manque de contact inhérents à leur profession, plusieurs dizaines de travailleuses se sont retrouvées pour demander des comptes à leur employeur : « Oui, on aime notre métier et on n’a pas envie de laisser des personnes âgées sans soins, témoignaient deux d’entre elles, mais quand on n’a plus d’argent pour nourrir ses enfants, que les prélèvements ne sont pas honorés, promettant des agios, comment on fait ? Nous donner un tiers du salaire, c’est juste assez pour mettre l’essence et continuer ! On ne peut pas travailler gratuitement ! »

Pour expliquer ses difficultés financières, le président de l’association du Vimeu vert a pointé du doigt la gestion précédente et, surtout, la baisse des subventions du département et le refus de la banque de lui autoriser un découvert plus important.

Il est vrai que les services à domicile devraient être des services publics, directement pris en charge par l’État, au lieu d’être transférés aux collectivités locales, qui elles-mêmes les sous-traitent à des associations, sans que les financements suivent. Sans parler des cas où lesdites associations sont des entreprises privées pures et simples, dont le seul but est de faire du profit sur ce marché en plein développement.

Mais, comme l’affirmait une des auxiliaires en colère : « Ce n’est pas en baissant la tête et en acceptant le chantage que nous aiderons les personnes dont nous nous occupons. Nous voulons notre argent, c’est juste légitime. » Et si le département a fini par débloquer 100 000 euros en urgence et l’association par payer les salaires d’août et s’engager à verser la moitié de ceux de septembre, c’est parce que les travailleuses se sont fait entendre et, pour plusieurs d’entre elles, ont porté l’affaire devant les Prud’hommes.

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