Métro Lille-Roubaix-Tourcoing : modernisation à rebours25/09/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/09/2669.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Métro Lille-Roubaix-Tourcoing : modernisation à rebours

« La MEL (Métropole européenne de Lille) modernise votre réseau de transport public et installe progressivement des portillons d’accès dans les stations de métro », peut-on lire sur le site de la Métropole, qui a délégué la gestion de ses transports publics au géant Keolis.

En réalité, la lutte contre la « fraude » est l’objectif principal de ces installations étroites entravant la circulation. Pourtant la gratuité des transports est à l’ordre du jour, surtout depuis que la ville de Dunkerque l’applique et s’en félicite.

Martine Aubry, maire de Lille, présidente de la MEL de 2008 à 2014 et actuellement vice-présidente, s’est d’ailleurs réveillée dans la perspective des élections municipales et a demandé à la MEL d’étudier, non pas la gratuité totale, mais « la gratuité pour les jeunes de moins de 18 ans, les étudiants, les lycéens de plus 18 ans, les personnes en situation de handicap, les retraités à faibles revenus, et la mise en place de la gratuité les jours des pics de pollution ».

Damien Castelain, l’actuel président, a repris : « Je remercie Madame le Maire de Lille pour son courrier... J’ai déjà eu l’occasion de dire que la gratuité réelle n’existe pas, tant il est vrai que, si ce n’est pas l’usager qui participe au financement des transports au côté des entreprises, c’est le contribuable qui l’assume… Mais ce débat doit avoir lieu. » Oui, les entreprises devraient entièrement supporter les frais des transports urbains, car ce sont elles qui en bénéficient en premier lieu.

Et puis, quel débat, alors que la MEL fait installer ses portillons de contrôle pour des dizaines de millions d’euros ?

Il faut dire que le prési­dent de la MEL a un avis éclairé en matière de fraude, lui qui est poursuivi depuis 2017 pour corruption, complicité de favoritisme et trafic d’influence, à propos de l’attribution à Eiffage du marché du grand stade de Lille. Il a aussi passé 48 heures en garde à vue pour de « petits arrangements » dans sa propriété, en admettant devant le juge : « Je sais, ce n’est pas bien en tant qu’élu. » Tout ça parce qu’il n’y avait pas de portillon ?

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