Hôtel Ibis-Batignolles : la lutte continue25/09/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/09/2669.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtel Ibis-Batignolles : la lutte continue

Depuis maintenant plus de deux mois, les femmes de chambre et agents de l’hôtel Ibis situé dans le 17e arrondissement de Paris sont en grève.

Ils dépendent du sous-traitant STN et demandent leur intégration dans le groupe Accor, qui a largement les moyens de les embaucher directement.

Vendredi 20 septembre, avec le soutien de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), les travailleurs organisaient une fête de solidarité à leur grève, réunissant des passants, des amis, au son de chants de lutte.

Les salariés revenaient du tribunal de Paris : les directeurs d’Accor et de STN voulaient salir les grévistes et leur interdire l’accès de l’hôtel. Mensonges et calomnies ont fleuri, un huissier a même affirmé qu’un des grévistes aurait dit que « le sang allait couler. » Cela a eu le don de faire rire les principaux concernés.

Tous savent que la direction d’Ibis n’en mène pas si large qu’elle le prétend. Depuis des années, STN oblige les femmes de chambre à nettoyer trois chambres et demie en une heure, sans payer les dépassements horaires.

Une gouvernante d’Ibis, qui n’a pourtant aucun pouvoir hiérarchique légal, en rajoute, houspille les femmes de chambre de STN, les humilie publiquement pour qu’elles en fassent toujours plus. L’une des revendications des grévistes était de mettre en place une pointeuse infalsifiable. Eh bien, l’hôtel a enfin mis en place une pointeuse. Pour l’instant les grévistes restent sceptiques et veulent vérifier si celles qui ne font pas grève sont véritablement payées au travail effectué. Car les femmes de chambre ne sont pas dupes et savent que les patrons d’Accor comme de STN se sont toujours ingéniés à les payer le moins possible. Autre acquis de la grève, trois salariés en CDD de STN ont enfin obtenu un CDI.

Pour autant, les directeurs refusent de négocier et même de rencontrer les grévistes, qu’ils tentent ainsi de démoraliser !

C’est en vain, puisque les femmes de chambre et les agents entament fièrement leur troisième mois de grève et tentent d’alerter l’opinion publique sur les pratiques du groupe Accor, en lançant une campagne de boycott. Ils appellent ainsi des personnalités politiques et du monde du spectacle à boycotter une enseigne qui a recours à la sous-traitance, au travail dissimulé et à la maltraitance. Au final, c’est bien la détermination des grévistes qui pourra l’emporter !

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