Poulets à l’eau : maigres cuisses, gros profits11/09/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/09/2667.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Poulets à l’eau : maigres cuisses, gros profits

Un scandale vient d’éclater concernant 360 tonnes de poulets gorgés d’eau destinées à des associations caritatives.

Il fait suite à celui de juin 2019 concernant 780 tonnes de steaks qui contenaient du soja, de l’amidon, du gras, des os, tout autre chose que du muscle. Ces steaks avaient commencé à être livrés en juillet 2018.

Les associations pensent assurer la fourniture aux plus précaires de produits de qualité correcte contenant un minimum de protéines, sans que cela soit le cas. Ce sont des fonds publics qui financent l’achat de ces produits, la FEAD, le Fonds européen d’aide aux plus démunis, ou encore un fonds national dédié. Cette fourniture de viandes et produits frais a été organisée depuis 2004. FranceAgriMer, un opérateur public, se charge de conclure les marchés publics d’achat pour le compte des associations et assure le contrôle des fournisseurs sélectionnés. Ces derniers rendent compte d’autocontrôles effectués par un laboratoire indépendant. Dans les 350 entrepôts livrés, les associations se livrent à leur tour à un contrôle visuel, voire gustatif. Des sanctions sont prévues : 5 % du montant du contrat en cas de non-respect de ses clauses.

Dans les faits, ce sont des courtiers qui répondent aux appels d’offre et qui ensuite se lancent dans une course au moins-disant pour assurer les livraisons. Plus personne ne sait alors d’où viennent les produits. Dans les cas présents, il s’agit officiellement pour les poulets d’une société danoise, et pour les steaks d’une société polonaise. Mais ces dernières ont à leur tour des sous-traitants, et FranceAgriMer juge sur la base de dossier fournis par le courtier.

Après la révélation de la première fraude, le gouvernement a annoncé une intensification des contrôles, ce qui est bien le minimum. Mais ce genre de malversation se retrouve dans bien des produits destinés aux plus pauvres vendus dans les supermarchés. Un contrôle efficace demanderait notamment l’intervention des salariés et supposerait qu’ils ne risquent pas d’être licenciés ou sanctionnés pour avoir révélé une fraude.

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