Dans les entreprises

Toyota-Onnaing : aucune raison d’applaudir la direction

Les médias régionaux et nationaux ont relayé gratuitement la campagne de publicité de Toyota claironnant le recrutement de 500 CDD supplémentaires d’ici la fin de l’année, ainsi que le passage en CDI de 450 CDD en 2020.

Si cette annonce devient réalité, l’effectif de l’usine passerait à 4 500 en 2020 dont 3 600 CDI, pour 4 000 salariés aujourd’hui dont 3 150 CDI.

Les politiciens locaux applaudissent, la direction de l’usine se pose en bienfaitrice, Pôle emploi se coupe en quatre pour organiser le recrutement.

Mais quand l’annonce a été faite par le directeur aux salariés des trois équipes, réunis pendant le temps de travail par groupes de 500, les 28 et 29 août, les ouvriers sont restés de marbre... Au point que le directeur a réclamé à plusieurs reprises des applaudissements, qu’il n’a pas eus !

Le travail est un des plus pénibles des usines automobiles de la région, usant rapidement les nerfs et les articulations, pour des salaires autour de 1 300 euros ne permettant pas de vivre correctement. En plus, les ouvriers savent qu’ils se sont fait rouler encore récemment sur la prime de participation, Toyota trouvant le moyen de ne pas déclarer de bénéfices dans cette usine pourtant prospère et en pleine expansion. Et c’est aussi l’ambiance pesante, de crainte de sanction et de licenciement pour une vétille.

Dans la région, nombreux sont ceux qui préfèrent éviter de venir chez Toyota, s’ils le peuvent, au point que la direction recrute de plus en plus loin, à 80 km à la ronde, et même à l’île de La Réunion, d’où viennent 25 CDD récemment recrutés, vu que là-bas le chômage est encore pire qu’en métropole.

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