Dans le monde

États-Unis : mortelle dépendance au capitalisme

Aux États-Unis, le laboratoire Janssen vient d’être condamné à payer plus de 570 millions de dollars à l’État de l’Oklahoma pour pratiques trompeuses de marketing et de promotion des opiacés.

Ce laboratoire pharmaceutique du groupe Johnson & Johnson est en effet un de ceux qui, dans les années 1990, ont flairé la bonne aubaine d’une éventuelle extension du marché de leurs médicaments opiacés.

Différentes formes de ces médicaments étaient alors sur le marché, essentiellement utilisés pour les douleurs aiguës des malades atteints de cancers. Quoi de plus tentant pour les industriels que d’étendre la prescription de ces antalgiques aux patients atteints de douleurs… chroniques ! Des dizaines de millions d’Américains souffrant de mal de dos ont bientôt été soulagés par ces antalgiques.

Sauf que les opiacés exposent à un risque de dépendance. Il faut sans cesse augmenter les doses pour obtenir un effet, ce qui expose, à terme, au risque d’overdose. Qu’à cela ne tienne, les laboratoires ont orchestré une campagne de communication auprès des médecins prescripteurs pour sous-estimer, si ce n’est nier ce risque.

C’est ainsi que des millions d’Américains sont devenus accros aux opiacés, rendus toxicomanes par l’industrie du médicament. En 2016, une étude faisait état de 64 000 décès dans l’année par overdose, dont les deux tiers causés par addiction aux médicaments opiacés !

Mais la somme que le groupe Johnson & Johnson va devoir payer à l’État de l’Oklahoma, qui s’était porté partie civile, représente une broutille au regard des 17 milliards qu’il avait demandés pour faire face à la catastrophe sanitaire.

Les financiers ne s’y sont pas trompés : le lendemain, le cours de l’action Johnson & Johnson augmentait de 2 % !

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