CHU – Pointe-à-Pitre : la grève et la mobilisation populaire se poursuivent21/08/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/08/2664.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU – Pointe-à-Pitre : la grève et la mobilisation populaire se poursuivent

Les travailleurs du CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, se sont mis en grève, car ils ne supportaient plus les conditions de travail qui mettent en danger la sécurité du personnel et des patients. Les Urgences avaient donné le ton dès le 11 juillet, suivies par le pôle Parent/enfant. Progressivement, d’autres services les ont rejoints.

L’hôpital est vétuste et n’a jamais été entretenu. L’incendie survenu il y a 21 mois a considérablement aggravé les choses. À cela s’ajoute un manque criant de matériel, depuis le petit matériel de soins, que les agents sont parfois obligés d’acheter eux-mêmes, jusqu’aux instruments opératoires plus sophistiqués, de médicaments, et d’une nourriture suffisante pour les patients. Comme la plupart des hôpitaux de France, celui de Guadeloupe est lourdement endetté, victime de la politique de l’État visant à la rentabilité du système de santé. En attendant, depuis l’incendie, le CHU loue des locaux à des cliniques privées des environs, pour 400 et 450 000 euros mensuels, pour héberger les services délocalisés. Le crédit de 54 millions accordé était à peine suffisant pour un rafistolage, et les travaux ont été stoppés.

Les rencontres entre les représentants syndicaux de la CGTG et l’UTS-UGTG et la direction ne débouchent sur rien. L’État a cependant opéré un premier recul : les 20 millions d’euros de prêts, promis pour payer les fournisseurs, se sont transformés en dotation. C’est à la manifestation du 1er août dernier, qui a regroupé plus de 3 000 personnes, agents hospitaliers et habitants, qu’on doit cette avancée. Mais l’argent n’est toujours pas disponible.

Le directeur du CHU a persisté à traduire en justice les grévistes, pour entrave à la liberté du travail. Les preuves démontrant que le piquet laissait passer les patients munis de convocations, les ambulances, taxis et navettes, n’ont servi à rien : chacun des syndicats a été condamné à 1 000 euros d’amende et par jour de prétendu blocage. Le piquet est cependant toujours présent devant l’hôpital pour informer, se rencontrer et organiser le service minimum.

Mardi 13 août, une nouvelle manifestation a regroupé sensiblement le même nombre de participants que la précédente : 3 000 personnes, ce qui dans une île qui compte 400 000 habitants est assez important.

La situation n’ayant pas évolué, la grève continue et de nouveaux rassemblements sont prévus. Notamment, l’ensemble des syndicats organise un meeting le 20 août à 19 h devant le CHU, et une soirée culturelle et musicale le 23 à la même heure. Certains des grévistes envisagent de se rendre dans la zone industrielle à la rencontre d’autres travailleurs.

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