Santé : ne pas tomber malade au mois d’août !13/08/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/08/2663.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Santé : ne pas tomber malade au mois d’août !

Se faire soigner pendant l’été peut être une véritable galère, plus encore que le reste de l’année. Il y a tout d’abord la pénurie de médicaments qui, rien que pour 2019, concerne plus de 1 200 traitements, plus 60 % par rapport à 2018. Sans parler des services d’urgence au bord de la rupture et en plein mouvement de grève. C’est la même galère, en période de congés, pour trouver en ville un généraliste ou un spécialiste.

Depuis des années, avec le système de sélection, appelé numerus clausus mis en place en 1971, les gouvernements successifs ont créé une pénurie véritablement dramatique. L’Ordre des médecins annonce que, depuis 2010, on compte 6,8 % de généralistes en moins et que, d’ici 2025, il y en aura encore autant en moins, avec les départs en retraite, 24 % des généralistes ayant aujourd’hui plus de 60 ans.

De plus, cette pénurie organisée a des effets variables d’une région à l’autre, puisque les médecins peuvent s’installer où ils veulent. C’est pourquoi il y a de véritables déserts médicaux, des départements de province mais aussi de la banlieue parisienne. Pour ne prendre que l’exemple du département de l’Eure, la densité des médecins y est de 154 pour 100 000 habitants, contre 687 à Paris.

Le plan Santé d’Agnès Buzyn, présenté avant l’été, prétend prendre à bras le corps ce problème des déserts médicaux. Elle annonce ainsi la suppression du numerus clausus pour 2020, sans dire quel système le remplacera. Agnès Buzin se félicite de la mise en place par les départements et les régions de mesures incitatives, notamment financières, pour faire venir des jeunes médecins chez eux. Mais elles ne pourront, au mieux, que modifier la répartition, déshabiller Pierre pour habiller Paul, sans répondre aux besoins en formation de médecins plus nombreux.

La véritable solution serait de former bien plus de médecins que les 9 500 qui sortent diplômés chaque année. Cela veut dire supprimer le numerus clausus et, en attendant que cette mesure fasse son effet, organiser et imposer une meilleure répartition géographique des médecins, en ne prenant en compte que les besoins sanitaires de la population. Il faut aussi mettre un coup d’arrêt à l’austérité appliquée à la santé et aux cadeaux faits aux médecins pour défendre leurs intérêts corporatistes.

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