Dans les entreprises

Deliveroo : “Non aux livraisons à deux balles !”

Les cyclistes livreurs de repas de la plateforme Deliveroo continuent leur mouvement contre la baisse de leurs rémunérations.

Autoentrepreneurs, c’est à eux de se payer leur assurance, leurs cotisations sociales, leurs congés s’ils le peuvent, et ils sont théoriquement indépendants. En réalité, c’est la plateforme qui décide de tout. Jusqu’en 2017, ils étaient payés à l’heure, 7,50 euros. Ensuite Deliveroo les a payés à la tâche, environ 5 euros la course, avec quelques différences selon les villes. Depuis juillet 2019, les tarifs ont baissé.

La plateforme affirme que, si le tarif des petites courses a diminué, celui de certaines des plus longues a augmenté. Mais, selon les livreurs, la baisse se compte en euros et la hausse en centimes d’euro. Le porte-parole du Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap 75) parle d’un ras-le-bol généralisé, ajoutant : « On tourne avec des courses à moins de trois euros. » Il dénonce une diminution des revenus de 30 à 50 %.

Le mouvement, avec rassemblements ou blocages de restaurants où les coursiers s’approvisionnent sur commande, se poursuit chaque semaine dans différentes villes, à Paris et en province. Les livreurs veulent obtenir un minimum horaire garanti, certains disent au moins au niveau du smic horaire. Ils réclament des lois pour encadrer ces plateformes, totalement déconnectées de tout droit du travail.

Deliveroo ne répond pas. Le gouvernement, interpellé par certains coursiers, non plus. Mais ils sont bien déterminés à continuer leur action et à ne pas rester les champions de la précarité ni les forçats du bitume, comme ils le disent d’eux-mêmes.

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