Hong Kong : la mobilisation et les intérêts des travailleurs07/08/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/08/2662.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hong Kong : la mobilisation et les intérêts des travailleurs

Alors que, depuis deux mois, les manifestations réunissent des centaines de milliers de participants, lundi 5 août, selon la presse et les syndicats, une partie des travailleurs auraient soutenu la contestation par la grève.

Selon les syndicats, la grève aurait été un succès dans cette ville où les mobilisations ouvrières sont rares. Présents dans les manifestations dès vendredi 2 août, des fonctionnaires ont aussi arrêté le travail le lundi. Ils auraient été suivis par des travailleurs de secteurs divers tels que les transports urbains, l’industrie du cinéma ou encore le parc Disneyland. La grève aurait aussi été suivie dans l’aviation.

Hong Kong est une place financière où transitent les capitaux chinois et occidentaux et où les inégalités sont considérables, comportant une petite bourgeoisie relativement nombreuse. C’est essentiellement cette classe sociale qui s’est mobilisée depuis des mois pour s’opposer à un projet de loi permettant l’extradition vers La Chine de résidents de Hong Kong.

Le 15 juin, devant l’ampleur des manifestations, le pouvoir avait dû en partie céder et suspendre le projet de loi. Mais la mobilisation a continué. Et les manifestants ont exigé l’abandon total du projet, la démission de Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif à Hong Kong.

Hong Kong est un reste de l’immense empire colonial britannique. C’est un îlot de richesses au bord d’un océan de pauvreté. La bourgeoisie petite et grande, y jouit d’une liberté et de privilèges auxquels elle tient et c’est l’objectif de ce bras de fer avec l’autorité chinoise.

La veille de la grève, le représentant des industriels hongkongais Dennis Ng Wang-pun avait exprimé cette menace : « Vous pensez que le gouvernement reculera ? Si j’étais le gouvernement, je deviendrais encore plus dur. » Inévitablement, s’ils entraient en lutte avec leurs propres armes et leurs propres perspectives, les travailleurs se heurteraient non seulement à l’autorité chinoise mais aussi à cette bourgeoisie de Hong Kong.

En Chine continentale, dès le début de la mobilisation à Hong Kong, les autorités de Pékin ont pris soin de minimiser son ampleur et de verrouiller encore davantage les réseaux sociaux par la censure. Le pouvoir se méfie de l’effet de contagion que cette mobilisation peut avoir sur les millions de travailleurs durement exploités de Chine, à commencer par ceux qui se trouvent à quelques dizaines de kilomètres de Hong Kong, dans la province du Guangdong, une des plus industrialisées du pays. Leur mobilisation pourrait en effet offrir de toutes autres perspectives, non seulement en Chine mais à Hong Kong.

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