Banques centrales : l’assurance tout risque du grand capital07/08/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/08/P7_Speculation_C_Lupo-ret.jpg.420x236_q85_box-0%2C404%2C3605%2C2431_crop_detail.jpg

Dans le monde

Banques centrales : l’assurance tout risque du grand capital

Le 31 juillet, la FED, la banque centrale américaine, a baissé ses taux d’intérêt. Dans le même temps, la Banque centrale européenne, dont le principal taux directeur est à 0 % depuis mars 2016, a annoncé qu’elle ne comptait pas le relever.

Illustration - l’assurance  tout risque du grand capital

Au contraire, la BCE a même annoncé pour septembre une nouvelle baisse du taux de rémunération des dépôts des banques commerciales, pourtant déjà négatif à -0,40 % ! Enfin, elle a aussi annoncé la reprise de « l’assouplissement quantitatif », en fait le rachat par la BCE des milliards d’actifs financiers dont les banques veulent se débarrasser contre de l’argent frais.

Ces mesures illustrent l’impasse dans laquelle se débat l’économie. La baisse des taux d’intérêt, c’est-à-dire du loyer de l’argent, est normalement un des outils utilisés par les banques centrales pour inciter les banques commerciales à accorder des crédits aux entreprises et aux particuliers et doper ainsi l’économie.

Mais si ce moyen a été largement utilisé après la crise de 2008 par les différentes banques centrales, il a été incapable de sortir l’économie capitaliste de l’infarctus de 2008. Il en va de même des politiques de rachat d’actifs, véritable opération de blanchiment, destinée à inonder le secteur bancaire de liquidités. Témoin de cette débauche, le bilan des banques centrales a été multiplié par quatre entre 2008 et aujourd’hui, passant de 4 000 milliards de dollars à plus de 16 000 milliards alors que dans le même temps la production de richesses stagnait.

La raison en est que les capitalistes n’ont aucune confiance dans leur propre économie. Même inondés d’argent facile grâce à cette politique monétaire, ils rechignent à investir dans la production, pourtant seule sphère où le capital n’est pas uniquement parasitaire et mobilise le travail humain, unique créateur de richesse. Les capitalistes estiment moins risqué et plus rémunérateur d’investir dans l’achat de titres financiers qu’ils savent pouvoir revendre aux banques centrales en cas de krach. L’apparition de nombreuses bulles spéculatives, comme celle de l’immobilier dans les grandes villes est le seul résultat de cette politique des banques centrales impuissantes face à l’annonce d’un nouveau ralentissement de la croissance, voire d’une récession.

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