Leur société

Ventes d’armes : la France équipe la dictature saoudienne

Le 24 juillet, une cérémonie de lancement de navire se déroulait au chantier naval de Cherbourg, pour la mise à l’eau d’un patrouilleur militaire destiné à la marine saoudienne et d’un bateau d’interception, premier d’une série de 39 à livrer au corps des gardes-côtes de Riyad.

La dictature saoudienne faisant un peu trop parler d’elle en ce moment, les ministres ne se sont pas sentis tenus de venir sabler le champagne du constructeur naval cherbourgeois CMN, spécialisé en bâtiments militaires. La députée LREM du secteur n’était d’ailleurs pas invitée. Seul le maire PS était là, aux côtés du principal actionnaire du groupe et d’une riche brochette d’officiels saoudiens.

Depuis 2015, 120 bateaux militaires ont été vendus par les chantiers navals français à Riyad, sans compter la rénovation par Naval Group des principales frégates, équipées pour l’électronique par Thales et pour les missiles par MBDA. La ministre Florence Parly, en dévoilant début juillet le rapport 2018 des ventes d’armes de la France à travers le monde, s’enorgueillissait de la présence de la monarchie saoudienne en troisième position des meilleurs clients de l’industrie d’armement tricolore. Cela n’est pas nouveau : dans la décennie précédente, l’Arabie saoudite était le second meilleur client, avec 11 milliards d’emplettes d’engins de mort.

Ce pourrait n’être que les affaires courantes, et hautement rentables, des industriels de l’armement soutenus par le gouvernement. Sauf que les engins vendus ne sont pas purement décoratifs et qu’ils tuent. Et, dans le cas de l’Arabie saoudite, ils contribuent aux massacres que le royaume perpètre depuis 2015 au Yémen. La responsabilité des dizaines de milliers de morts déjà recensés et de la famine qui touche le pays incombe au pouvoir tenu par Mohamed Ben Salman, et aussi à ceux qui l’arment.

Partager