Hôtel Ibis Clichy-Batignolles : femmes de chambre en grève31/07/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/07/P10_Ibis_Batignolles_-1_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtel Ibis Clichy-Batignolles : femmes de chambre en grève

Dans le hall de l’hôtel Ibis Clichy-Batignolles, à Paris, le son du tam-tam et des voix résonne. Les femmes de chambre ont échangé leur tenue de travail contre de belles robes africaines. Elles sont une trentaine en grève depuis le 17 juillet.

Illustration - femmes de chambre en grève

Embauchées par une entreprise sous-traitante, la STN, elles entretiennent les 700 chambres de cet hôtel. Elles voudraient être intégrées directement dans le groupe Accor dont Ibis fait partie. La colère les anime : « On ne veut plus être maltraitées, nous ne sommes pas des esclaves ! Les cadences sont intenables : faire trois chambres et demie dans une heure de travail, comme le prévoit la direction, c’est infaisable, d’autant plus que certaines chambres sont des suites, avec trois lits. » Du coup, elles doivent rester pour finir le travail... mais sans un sou en plus pour le temps supplémentaire ! C’est du travail à la tâche, et celles qui n’y arrivent plus sont menacées de mutation. Elles exigent d’avoir à faire deux chambres par heure, pas plus.

Les travailleuses en CDD vivent en permanence sous la menace de la fin de contrat. Les grévistes veulent donc la transformation des CDD en CDI et celle des emplois à temps partiel en temps plein. « En travaillant 4 heures par jour, on a 600 euros par mois et, même à temps plein, on ne dépasse pas 1 100 euros, dimanche et jours féries compris », disent-elles.

L’entreprise prête parfois de l’argent à ses salariées, mais ensuite elle le retire de la paye avec un taux d’intérêt de 20 % : « Non seulement la direction nous sous-paye, mais en plus elle nous arnaque sur les prêts. »

Les grévistes veulent une prime de panier de 7,24 euros. La direction, suite à la grève, propose 2 euros ! Cette proposition est ressentie comme une provocation. « On veut être respectées » : l’exigence est d’autant plus importante qu’une collègue a été agressée et violée en 2017 par l’ancien directeur de l’Ibis alors qu’elle nettoyait une chambre. Depuis, il a été licencié et mis en examen, mais l’employée est toujours en arrêt.

Un rassemblement de soutien est prévu le jeudi 1er août devant l’hôtel.

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