50 ans après la Lune : un dur retour sur Terre24/07/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/07/2660.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

50 ans après la Lune : un dur retour sur Terre

À l’occasion du cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune le 21 juillet 1969, les deux survivants de cet événement, Buzz Aldrin et Michael Collins, chacun à sa façon, se sont désespérés, constatant que depuis cinquante ans aucun progrès significatif n’a été fait concernant la conquête de l’espace.

Et il est en tout cas vrai que ce qui, il y a cinquante ans, avait pu faire rêver et avait passionné des centaines de millions de femmes et d’hommes sur la planète, ne le fait plus aujourd’hui

Le temps n’est plus aux espoirs et aux rêves, et le contexte a bien changé aussi. 1969 venait après une année 1968 durant laquelle la révolte avait secoué bien des pays et la classe ouvrière avait montré sa force. Au Vietnam, l’impérialisme américain, avec ses 500 000 jeunes réquisitionnés pour cette sale guerre, avait dû prendre acte de l’impossibilité de soumettre par les armes le peuple vietnamien. La jeunesse américaine était en train de se radicaliser. Sur le sol des États-Unis, la révolte des Noirs amenait une partie d’entre eux à prendre les armes pour leur cause. Pour beaucoup, tout cela pouvait être source d’espoir dans l’avenir de l’humanité et, au fond, l’intérêt pour les premiers pas de l’homme sur la Lune en faisait partie.

Les dirigeants des États-Unis continuaient à mener leurs guerres pour la domination de leur impérialisme. Mais en même temps, et en partie pour redorer leur image, ils avaient relevé le défi lancé par l’Union soviétique. En se lançant dans la course à l’espace, ils tentaient de se présenter comme les pionniers d’un grand progrès pour l’humanité. Quant à Frank Bormann, qui avait fait le premier tour de la Lune en décembre 1968, et à Neil Amstrong, qui avait aluni quelques mois plus tard, ils s’étaient adressés non pas aux Américains, mais aux habitants de la Terre pour l’un et à l’humanité pour l’autre.

Mais cinquante ans ont passé et l’espoir d’une humanité prenant conscience de ses intérêts communs et de l’avenir que pouvaient lui ouvrir les possibilités immenses du développement scientifique et technique a eu le temps de se briser sur les contingences du système qui domine le monde, guidé par la seule recherche du profit. Aujourd’hui, les milliards de dollars mobilisés à l’époque pour cette course à la Lune iraient directement dans les coffres des grands capitalistes. Depuis cinquante ans, la société a régressé dans tous les domaines. De plus en plus, la recherche n’existe qu’à condition qu’elle rapporte à court terme. Quant à faire semblant de rêver à l’avenir de l’humanité, il n’en est plus question. Les dirigeants américains en sont au sordide « America first », l’Amérique d’abord, et à la fermeture des frontières, tout comme leurs homologues de l’autre côté de l’Atlantique. La barbarie gagne le monde et l’avenir même de l’humanité est menacé par une course acharnée au profit qui remet en cause la survie de l’espèce humaine sur sa planète.

Et pourtant il ne faudrait pas grand-chose pour remettre cette humanité en ordre de marche et de progrès : se débarrasser de la domination économique et politique d’une minorité parasite de géants capitalistes. Comme on dit en Amérique, le tout est de « faire le job ». Il faut s’atteler sans réserve, avec passion et détermination, à changer cette société.

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