Budget 2020 : sur mesure pour les capitalistes

17 Juillet 2019

Pour le budget 2020, le gouvernement promet, comme à chaque fois, de diminuer la dépense publique. Des économies seront certes réalisées, mais aux dépens des plus modestes. En revanche, le grand patronat et les plus riches seront toujours aussi bien servis.

Les 15 000 suppressions d’emplois dans la fonction publique ainsi que les économies sur les emplois aidés toucheront essentiellement les collectivités territoriales déjà sous-dotées. 1 à 1,3 milliard d’euros seront économisés sur l’assurance chômage. Le nouveau mode de calcul des APL pénalisera plus d’un million de locataires, dont certains ne toucheront plus rien.

Le gouvernement prétend que ses quelques concessions aux gilets jaunes vont grever le budget de l’État. Mais de quoi parle-t-il ? La baisse de 5 milliards d’euros de l’impôt sur les revenus va satisfaire avant tout les milieux aisés, voire très riches, assez peu présents sur les ronds-points. Elle devait être financée par des coupes dans les niches fiscales et sociales dévolues aux entreprises. En fait, ces mesures sont déjà revues à la baisse, et ce n’est qu’un début.

Par exemple, la DFS (déduction forfaitaire spécifique) dont bénéficient entre autres les secteurs du nettoyage et du bâtiment, ne sera abaissée que de 400 millions sur les 1,6 milliard qu’elle coûte. Le dispositif favorisant le mécénat, lui, est totalement épargné. Il permet à Bernard Arnault, à travers sa fondation Louis Vuitton, d’effacer une partie de ses impôts. Le crédit impôt recherche, soit 6 milliards d’euros annuels, ne sera rogné que de 200 millions et à l’horizon 2021. En revanche l’impôt sur les bénéfices des grandes entreprises sera bien abaissé à 31 %, contre 33 % aujourd’hui.

Le grand patronat crie qu’il est écrasé de « charges » envers l’État. En réalité, l’État lui garantit une part substantielle de ses revenus.

Alain CHEVARD