SNCF : on joue à guichets fermés10/07/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/07/2658.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : on joue à guichets fermés

Si les grands départs sont traditionnellement une période de cohue dans les gares, la suppression de nombreux guichets et points de vente a transformé les files d’attente en véritable calvaire pour des milliers de voyageurs.

Depuis plusieurs années, la SNCF mène consciencieusement une politique de liquidation des emplois de vendeurs et d’accueil dans les gares. Chaque année, c’est autour d’un millier de postes qui sont supprimés dans ces métiers. La SNCF a prétexté que la vente sur Internet ou dans les terminaux de vente rendait ces emplois inutiles. Elle a commencé à supprimer les boutiques de ventes, hors des gares, puis elle a supprimé tout guichet dans de nombreuses gares de banlieue ou régionales. Enfin, elle a réduit à la portion congrue les guichets dans les grandes gares.

Ces suppressions massives répondent en fait à deux impératifs : d’une part, réaliser des économies de salaires ; d’autre part, en vue de l’ouverture à la concurrence de nombreuses lignes, supprimer le maximum d’agents attachés à l’exploitation d’une ligne. Pour les mêmes raisons, et au mépris de la sécurité, la SNCF prévoit la suppression au 15 décembre prochain des autorisations de départ, données par les cheminots à quai chargés de coordonner toutes les informations.

Les cheminots vivent au quotidien les conséquences de cette hémorragie : la SNCF a créé une sorte de pôle emploi interne, destiné à la reconversion du personnel. L’encadrement est chargé d’effectuer une pression toujours plus importante sur les vendeurs et agents d’accueil, bouleversant leur périmètre et leurs habitudes de travail.

De leur côté, les usagers doivent se déplacer non seulement dans les grandes gares pour changer un billet, mais ils y découvrent effarés qu’ils auraient dû prendre rendez-vous, comme chez le dentiste, pour éviter des attentes parfois de deux heures !

La SNCF concède qu’elle a peut-être supprimé trop de points de vente physiques, mais elle ne prévoit pas pour autant d’embaucher. Elle a au contraire proposé d’accélérer la vente de billets... chez les buralistes.

Pas sûr que, côté usagers, cela fasse un tabac…

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