Conforama : non aux 1 900 suppressions d’emplois03/07/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/07/2657.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Conforama : non aux 1 900 suppressions d’emplois

La direction de Conforama a annoncé le 1er juillet la suppression de 1 900 emplois en France, soit 20 % de l’effectif, et la fermeture de 40 magasins : 32 magasins Conforama, dont huit en Île-de-France, mais aussi une dizaine de boutiques de Maison dépôt qui font partie du groupe. Le plan détaillé devait être présenté le 2 juillet.

Pour justifier cette décision, la direction de l’enseigne de meubles, de décoration et d’électroménager invoque un recul des ventes de 4 %, à cause de la concurrence du e-commerce, mais aussi de marques comme Ikea, qui investissent les centres-villes.

En réalité, la société sud-africaine Steinhoff à laquelle Conforama appartient est engluée depuis des mois dans un scandale financier. Un « trou » se chiffrant en milliards d’euros a été découvert dans ses comptes, conséquence de tout un système de transactions fictives, de pertes dissimulées, ou encore d’actifs gonflés. La révélation en décembre 2017 de ces irrégularités comptables, pour reprendre les termes employés désignant en réalité d’énormes malversations, a provoqué la chute du cours de l’action de 80 %. Le retentissement de ce scandale a été d’autant plus important en Afrique du Sud que la Société publique d’investissement (PIC) avait investi dans Steinhoff une partie du fonds de pension des fonctionnaires, entraînant la perte de centaines de millions pour les salariés de l’État. Des économistes ont comparé la situation du groupe sud-africain à celle du groupe américain Enron en 2001.

Le trou dans les caisses de Steinhoff serait au bout du compte de 6 milliards d’euros. S’il est en recul de 2 %, le chiffre d’affaires de ce groupe, qui emploie 9 000 salariés dans le monde, s’élève tout de même à 3,5 milliards d’euros. Il n’y a aucune raison pour ce soient les employés qui paient pour les malversations de leurs dirigeants.

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