Toilettes des gares parisiennes : aux ch... les exploiteurs !26/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2656.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Toilettes des gares parisiennes : aux ch... les exploiteurs !

Les femmes de ménage assurant l’hygiène des toilettes de plusieurs gares parisiennes, dont la gare du Nord, la gare de Lyon et la gare d’Austerlitz, sont en grève depuis le 24 juin, soutenues par la CGT. Elles se battent pour garder leur emploi et leurs conditions de travail.

La gestion des toilettes a été sous-traitée en 2015 par la SNCF à l’entreprise 2theloo (« aux toilettes » en anglais), qui a ensuite elle-même sous-traité le ménage à Derichebourg, dans le cadre d’un contrat qui s’arrête en 2019. En quelques années, les femmes de ménage, qui travaillent souvent depuis plus de dix ans, ont donc vu les patrons défiler. À plusieurs reprises, ceux-ci ont essayé de les laisser sur le carreau ou de s’en prendre à leurs conditions de travail. Alors elles se sont battues. En 2015, elles ont fait grève neuf jours contre 2theloo. Elles ont aussi fait grève en 2016, au moment du passage à Derichebourg, et en mai 2019. C’est à ce prix qu’elles sont restées en place.

Le donneur d’ordre, la SNCF, se défausse bien entendu sur les sous-traitants. Mais c’est bien elle la responsable de leur situation et de leurs conditions de travail. Et celles-ci sont difficiles : la nuit, elles sont souvent seules dans des toilettes où violences et drogue sévissent.

À présent, l’entreprise 2theloo refuse de les reconduire. Elle n’a proposé que huit postes sur 30, et encore ! Il s’agirait de postes au rabais, sans leur ancienneté, sans majoration salariale de nuit ; les deux jours de repos hebdomadaires passeraient à un jour, etc. Cela s’accompagne de propos méprisants : elles se sont entendu dire qu’elles étaient trop âgées, et que les agents de toilettes devraient être maquillées ! Quant à leur employeur Derichebourg, il affirme qu’elles garderaient leurs conditions de travail à condition d’accepter la mobilité.

Les femmes de ménage ont l’expérience de leurs luttes passées, face à d’autres chantages. Elles sont bien décidées à imposer le respect aux patrons du ménage.

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