PMA : une mesurette pour la galerie26/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2656.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PMA : une mesurette pour la galerie

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé que le projet de loi sur la procréation médicalement assistée (PMA) serait présenté le 26 juillet au Conseil des ministres, pour être voté en septembre.

La PMA permettrait à des couples de femmes et à des femmes célibataires d’avoir des enfants en ayant recours à un donneur de spermatozoïdes anonyme. Ce projet avait été abandonné par le gouvernement Hollande après que la loi sur le mariage des couples homosexuels avait déclenché des manifestations importantes de la droite et de l’extrême droite. Celle-ci avait fait alors campagne pour défendre le préjugé absurde selon lequel un couple d’hommes ou de femmes ne pourrait en aucun cas élever un enfant.

C’est d’ailleurs le seul argument que Marine Le Pen a de nouveau opposé pour refuser ce projet de loi. Qu’importe à ces bien-pensants que des enfants puissent être martyrisés au sein de familles on ne peut plus traditionnelles. Qu’importe à ces gens que bien des parents n’aient plus les moyens de donner des repas dignes de ce nom à leurs enfants, que des enfants couchent aujourd’hui dehors avec leurs parents. Ce qui compte pour eux c’est que l’ordre dit naturel règne.

La légalisation de la PMA est certes un progrès. Mais, aux yeux du gouvernement, cette mesure dite de société a en plus l’avantage de ne rien coûter en termes de financement. Le fait que la droite et l’extrême droite se liguent contre elle permet de plus à Macron de se faire passer à bon compte pour un progressiste offensif contre les réactionnaires de tout poil.

En outre, l’annonce du gouvernement arrive opportunément, au moment où les attaques pleuvent sur les chômeurs et où il s’apprête à allonger encore la durée du travail. Cette mesure sur la PMA ne doit pas faire oublier que tous les jours le gouvernement fait reculer les droits du plus grand nombre. En réduisant les ressources des salariés, en s’attaquant à leurs conditions de travail, c’est bien à leurs enfants qu’il s’attaque. Permettre à un couple de femmes ou à une célibataire d’avoir des enfants dans une société où tout recule, non, cela ne fait pas rêver !

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