Le PCF appelle à l’union : un air déjà entendu19/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2655.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PCF appelle à l’union : un air déjà entendu

La direction du PCF, réunie dimanche 16 juin, a lancé un appel « aux citoyens et aux formations de gauche pour construire une union populaire ». Ce n’est pas d’une folle originalité : tous les partis, groupes, sous-groupes et personnalités de gauche ont entonné ce même refrain depuis leur défaite cuisante aux élections européennes. Mais cela correspond à une certaine logique politique.

D’une part les électeurs de gauche, ceux qui n’ont pas encore été dégoûtés par les passages au pouvoir de leurs élus, ou ceux qui croient au bulletin de vote pour s’opposer à la fois à Macron et à Le Pen, réclament logiquement l’unité. D’autre part le PCF voudrait garder le plus grand nombre possible de ses 600 maires et 7 000 conseillers municipaux, le cœur de son appareil aujourd’hui. Et il ne peut le faire qu’en participant à des listes d’union avec le PS, les écologistes et autres, suivant les circonstances locales.

À l’échelon national, le PCF appelle donc « la gauche à mener des combats communs qui permettent de faire reculer les puissances d’argent », des combats dont le modèle semble être la pétition pour le référendum sur la privatisation d’ADP, ce qui ne va pas bien loin. À l’échelon local, il appelle à des rencontres de toutes les forces de gauche et écologiques.

Il s’agit donc d’abord de gagner les prochaines élections, en alliance avec ceux qui ne sont ni Macron, ni la droite, ni Le Pen. Cela laisse encore beaucoup de place à l’alliance avec des ennemis des travailleurs aussi avérés que le PS et tous ses sous-produits, qui ont été au gouvernement il n’y a pas si longtemps et qui ont conduit l’électorat ouvrier vers l’abstention, voire le vote pour l’extrême droite.

Encore une fois, les militants et les électeurs du PCF attendront en vain une explication des échecs et des reculs de leur parti ou une critique de sa politique passée. C’est pourtant cette politique d’union populaire électorale, la seule qui leur soit proposée, qui a conduit, sous des appellations diverses, les militants ouvriers du PCF à la situation catastrophique d’aujourd’hui.

Dans l’appel du PCF, il n’est nulle part question des intérêts des travailleurs, ni de perspectives qu’on pourrait leur proposer. Mais cela fait très longtemps que les dirigeants du PCF, reniant toute véritable tradition communiste, les ont oubliés au profit des citoyens et ont abandonné la lutte de classe pour les dés pipés des élections.

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