Drahi : marché de l’art, des milliards à ne savoir qu’en faire19/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2655.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Drahi : marché de l’art, des milliards à ne savoir qu’en faire

Patrick Drahi, le multimilliardaire de la téléphonie et des médias, vient d’acheter Sotheby’s, la deuxième société de vente aux enchères au monde. Il a pour cela déboursé plus de trois milliards d’euros, « de sa cassette personnelle », dit la presse.

Voilà au moins qui rassurera un public anxieux des affaires de Drahi. Pour racheter des sociétés de par le monde et se constituer un empire sur lequel le cash ne se couche jamais, ce financier s’est endetté de trente milliards auprès des banques. Comme on voit, cela ne l’empêche pas de disposer de fonds personnels pour ses besoins urgents.

En rachetant Sotheby’s, Drahi rejoint deux de ses collègues milliardaires, Pinault, qui détient Christie’s, première société organisatrice d’enchères, et Dassault, actionnaire principal d’Artcurial, troisième dans la catégorie. Christie’s a vendu l’an passé pour sept milliards de dollars d’œuvres d’art, Sotheby’s pour un peu plus de six milliards.

Les marchands, les économistes, les critiques d’art ont tous leur explication quant à l’explosion du marché de l’art qui fait qu’un tableau a pu se vendre 450 millions de dollars, comme le Salvador Mundi, attribué à Léonard de Vinci. Mais la seule raison est que l’explosion des profits fait que des capitaux privés gigantesques s’accumulent sans trouver où se placer avec un rendement estimé suffisant. Le marché de l’art, réputé capable de monter jusqu’au ciel, constitue un refuge idéal pour de tels capitaux. Les 450 millions de dollars du Salvador Mundi ne disent rien du génie de Léonard, mais tout de la voracité et de la stupidité des capitalistes.

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