Chômeurs : l’indemnisation remise en cause12/06/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/06/papas_malades_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C2%2C385%2C219_crop_detail.jpg

Leur société

Chômeurs : l’indemnisation remise en cause

La réforme de l’Assurance chômage doit être annoncée le 17 juin prochain. Ce qui en est paru dans la presse constitue une attaque en règle contre les droits des travailleurs.

Illustration - l’indemnisation  remise en cause

Le gouvernement prévoit tout d’abord de durcir l’accès aux indemnités. Jusqu’à présent, il fallait avoir travaillé au moins 4 mois sur les 28 derniers pour en bénéficier temporairement, soit avoir travaillé en moyenne un jour sur sept. D’après le projet paru dans la presse, le gouvernement veut allonger ce délai à 6 mois sur 24, soit un jour sur quatre.

Selon les calculs de l’Unedic, passer à 4 mois sur une période de 24 mois aurait déjà éjecté 11 % des chômeurs de l’indemnisation, soit 236 000 allocataires. C’est donc une fraction encore plus considérable des travailleurs, déjà condamnés à la précarité, qui vont se voir voler leurs indemnités si ces mesures entrent en application.

Le gouvernement veut imposer ce recul au moment même où le patronat et l’État suppriment des dizaines de milliers de postes et transforment des emplois stables en emplois temporaires, multipliant les CDD et les contrats d’intérim ou les contrats saisonniers dans les entreprises publiques ou privées.

Le taux de précarité, qui mesure le nombre de CDD, intérimaires et apprentis rapporté à l’ensemble des emplois, atteint en effet des records. Chez les moins de 25 ans, il est aujourd’hui de 54 %. La précarité frappe un ouvrier non qualifié sur trois. Privés d’emploi stable et demain d’indemnisation, des centaines de milliers de travailleurs et leurs familles sont menacés de basculer dans la misère, au moment où la fortune insolente des milliardaires fabricants de chômage explose !

L’autre volet de cette attaque concerne la dégressivité des allocations, c’est-à-dire la baisse des indemnités pour ceux qui ne retrouvent pas immédiatement d’emploi. Le gouvernement prétend l’instaurer pour les cadres et les plus hauts revenus. Mais il s’agirait évidemment d’un premier pas vers la dégressivité pour tous.

Cette mesure s’accompagne d’une propagande crasse du gouvernement et du patronat prétendant que le maintien des allocations n’incite pas à reprendre un emploi, ce qui revient à traiter les chômeurs de fainéants et à les rendre responsables de leur situation.

Les responsables du chômage sont au contraire ceux qui ont le pouvoir d’embaucher et de licencier : ce sont les capitalistes et leurs commis à la tête de l’État. Et c’est la recherche de la rentabilité maximale qui entraîne surtravail pour les uns et chômage forcé pour les autres, alors que la répartition du travail entre tous devrait être la base d’une société marchant sur ses pieds, et non sur la tête.

Ces deux attaques s’ajoutent depuis janvier à la mise en place de la suspension des allocations après deux refus d’offre d’emploi, y compris éloigné géographiquement et à un salaire inacceptable.

Au travers de ces mesures scélérates, il s’agit non seulement d’économiser des centaines de millions sur les dos des travailleurs précaires, mais aussi de les obliger à accepter n’importe quel emploi pour n’importe quel salaire afin de satisfaire les exigences patronales.

Le gouvernement veut vouloir agir vite, par décret. Cela mérite une riposte d’autant plus rapide.

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