SNCF : le 4 juin, les cheminots en colère05/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/LO2653.jpg.445x577_q85_box-0%2C23%2C483%2C649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : le 4 juin, les cheminots en colère

La manifestation nationale de cheminots du mardi 4 juin a été un succès. Plus d’une dizaine de milliers de travailleurs du rail ont défilé dans les rues de Paris, répondant à l’appel unitaire de la CGT, Sud-Rail, UNSA et CFDT.

Des cortèges dynamiques venus des quatre coins du pays, de Brest à Strasbourg et de Lille à Hendaye, reprenaient chansons et slogans comme « Cheminots en colère, on ne lâchera pas l’affaire ! »

Il s’agissait de la première manifestation nationale depuis le mouvement de grève perlée du printemps 2018 contre la réforme ferroviaire instaurant l’ouverture à la concurrence et la fin du recrutement au statut. Et devant la gravité et la rapidité des attaques, il y a effectivement urgence à y faire face.

En effet, sans même attendre la parution des ordonnances et décrets d’application de cette réforme, la direction a déclenché dans de nombreux secteurs une offensive visant à mettre au pas et à briser la résistance individuelle et collective des cheminots. Cela a pris tout d’abord la forme d’une vague de conseils de discipline et de licenciements sous des motifs mensongers, bien souvent liés à la grève.

La direction a aussi commencé au pas de charge à remettre en cause de nombreux accords locaux. Ainsi les contrôleurs TGV de Bordeaux et La Rochelle ont massivement fait grève en début de semaine contre le projet de la direction de les contraindre à travailler six jours d’affilée à partir du 1er septembre.

Enfin, un peu partout, la direction multiplie les réorganisations, brise les équipes, bouleverse les habitudes de travail et les horaires. Sous prétexte de « digitalisation » ou d’installation d’automates, elle supprime massivement les emplois de guichetiers et les contraint à une reconversion en interne… ou les pousse vers la porte. Les conditions de travail deviennent épouvantables, entre le manque d’effectifs, la colère des usagers excédés par les files d’attente interminables et l’attitude cassante de certains membres de la hiérarchie. De nombreux cheminots viennent travailler la boule au ventre. Les syndicats et les médecins du travail alertent sur l’augmentation du nombre de suicides et des risques psychosociaux. Le nombre de démissions explose aussi.

Les cheminots vivent aujourd’hui les sales méthodes expérimentées et infligées ailleurs de harcèlement, d’humiliations, de déshumanisation, dictées par la recherche de la rentabilité et de l’exploitation maximum.

Pepy et le gouvernement auraient toutefois tort d’exulter trop vite. D’après la direction, 90 % des cheminots ont participé d’une manière ou d’une autre au mouvement de l’an passé de trois mois contre la réforme. Ce mouvement était large, mais n’a pas eu la profondeur et la détermination nécessaires pour être victorieux. Mais à pousser à bout les travailleurs, le gouvernement et les capitalistes qu’il sert ne font que préparer une explosion sociale bien plus puissante que les mouvements passés : qui sème le vent, récolte la tempête !

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