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Montauban : la municipalité contre les syndicats

La maison du peuple de Montauban est l’équivalent des Bourses du travail que l’on retrouve dans de nombreuses villes.

Depuis plus de 70 ans, des bureaux sont mis à disposition de trois syndicats à titre gracieux. Ils le sont aussi pour de nombreuses associations et organisations syndicales pour des réunions et diverses manifestations à caractère social et culturel.

Depuis jeudi 16 mai au soir, cette maison n’est plus accessible et ne donne plus aux syndicats accès à leurs locaux et matériels. En effet, sans informer les syndicats et associations, la mairie a décidé de changer la serrure de l’unique porte d’entrée et de ne pas remettre de double à ces occupants. Une réunion publique de La France insoumise qui devait se tenir dans la salle municipale du rez-de-chaussée n’a pu se tenir et a dû être annulée au dernier moment.

Le prétexte invoqué par la mairie est la rénovation de ce lieu qui effectivement en aurait bien besoin. Mais un tel projet de rénovation ne peut se décider du jour au lendemain, de plus sans en informer les occupants.

Derrière cette volonté subite de rénovation, il y a en réalité la volonté de sanctionner le soutien des organisations syndicales et politiques à l’action menée par Réseau éducation sans frontières (RESF) pour mettre à l’abri des familles mises à la rue par décision du préfet. En effet, du 5 au 16 mai le rez-de-chaussée du bâtiment a été occupé avec le soutien de RESF et de diverses associations et syndicats par plusieurs de ces familles.

La maire LR, Mme Barège, a fait intervenir un huissier et a assigné des militants devant les tribunaux pour exiger la fin de l’occupation du rez-de-chaussée. L’action engagée par RESF ayant porté ses fruits, le rez-de-chaussée a été libéré dès jeudi 16 mai. L’action en justice introduite par la mairie a été retirée, mais pour la maire, cela a été l’occasion de se venger en sortant de son chapeau ce projet de rénovation qui interdit de fait l’occupation des locaux de la maison du peuple aux syndicats.

La maire avance ainsi dans son projet de récupérer des locaux qu’elle voudrait voir occuper pour des activités commerciales, et surtout fait un coup politique à destination d’une partie de son électorat pour briguer de nouveau la mairie. Elle est en effet connue pour des positions qui sont habituellement celles de l’extrême droite. Lors des débats sur le mariage pour tous, elle s’était en qualité de député opposée à cette réforme, en s’exclamant « Pourquoi pas se marier avec des animaux ! ». Elle avait aussi lors du grand débat à Souillac fait des liens entre migrants et viol. Dernièrement, lors de l’occupation de la maison du peuple, elle avait établi un lien entre un incendie dans un immeuble et la présence de migrants dans la ville.

Lundi 20 mai, les militants politiques et syndicaux, et notamment ceux de la CGT, ont décidé de s’installer devant l’entrée de la maison du peuple qui est gardée par la police. En soirée, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant la mairie pour protester pendant la tenue d’un conseil municipal. Depuis la maire n’a pas changé de position et la situation est bloquée…

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