SNCF : mensonges sur toute la ligne01/05/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/05/2648.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : mensonges sur toute la ligne

Guillaume Pépy, actuel président de la SNCF, dans une interview au Journal du dimanche du 28 avril a montré une nouvelle fois qu’il maîtrisait l’art de répondre à côté et de mentir par omission.

L’augmentation spectaculaire des tarifs, en particulier sur les liaisons province-province ? En bon commercial, il se contente de faire de la pub pour des cartes de fidélité comme Ouigreen, qui permettra prochainement aux usagers de bénéficier d’heures de trottinette ou de voiture électrique.

La disparition des guichets et des petites gares ? Pepy annonce la vente de billets dans des bureaux de tabac, prouvant qu’il est le roi de l’enfumage.

La forte diminution des trains Intercités, amenés à disparaître ? Pepy renvoie la balle aux régions ou à la concurrence du privé qui doit débarquer à la fin de l’année. Comme si le privé allait faire fonctionner ce que la SNCF juge elle-même non rentable !

Enfin, la main sur le cœur, Pepy assène : « Il n’y a pas de plans de fermeture de petites lignes. » Mais, avec ou sans plan, leur absence d’entretien et de renouvellement les condamnent à plus ou moins brève échéance. Le rapport Spinetta paru en février 2018, prélude à la réforme ferroviaire, indiquait : « Le maintien à long terme de ces lignes nécessiterait de tripler l’effort de renouvellement, pour atteindre environ 500 millions d’euros annuels. À niveau d’effort constant, selon SNCF Réseau, 4 000 km de lignes sur 9 000 pourraient être fermés aux voyageurs d’ici 2026, en raison de leur obsolescence. » Et le même rapport salivait d’avance sur l’économie de 1,2 milliard d’euros en infrastruture et en matériel, en cas de fermeture de ces lignes.

Face à la fronde des populations et des élus locaux et régionaux, la SNCF n’a depuis pas osé programmer publiquement la fermeture de ces lignes. Elle se contente de se désengager, laissant les ralentissements asphyxier toujours davantage la circulation et la régularité des trains. Charge aux régions de prendre la responsabilité de financer les travaux de rénovation, ou de remplacer les lignes par des autocars.

Cela tombe bien : la SNCF se veut championne, non du train, mais des « nouvelles mobilités » : autopartage, VTC, covoiturage, bus, au travers de start-up et de filiales, Ouibus, Ouicar, etc. Des noms pompeux pour le retour à la bonne vieille bagnole ou à l’autocar, seuls moyens de circulation dans les régions les plus pauvres du globe.

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