Écoles : les petits-déjeuners de Blanquer24/04/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/04/2647.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Écoles : les petits-déjeuners de Blanquer

Lendemain de week-end pascal oblige, le ministre de l’Éducation s’est invité mardi 23 avril à l’école Jean-Rostand de Pont-Saint-Maxence pour présenter une mesure déjà prévue dans le plan pauvreté, la distribution gratuite de petits-déjeuners dans des écoles situées en zone prioritaire.

Tel un nouveau Jésus multipliant les petits pains au lait, Blanquer a fait mine de s’apitoyer sur le sort des enfants commençant leur journée d’école le ventre vide. Il en a même rajouté, affirmant que la mesure participerait à la réduction des inégalités.

Au-delà des déclarations, la réalité de la mesure est dérisoire. Six millions d’euros sont prévus cette année, douze en année pleine alors que que le gouvernement a donné cinq milliards d’euros par an aux plus riches en supprimant l’ISF, sa générosité est bien mesurée. Le petit-déjeuner à l’école pourrait être une pratique utile dans l’ensemble des établissements scolaires. Si la mesure annoncée prend effet, car le gouvernement n’en financera qu’une partie, elle ne devrait couvrir à terme que les besoins de 100 000 enfants. Le nombre d’élèves à l’école primaire dépasse les 6,7 millions et un quart d’entre eux iraient à l’école sans avoir pris de petit-déjeuner.

Aujourd’hui plus de trois millions d’enfants vivent dans des foyers pauvres. Tant mieux si quelques-uns peuvent bénéficier d’un petit-déjeuner gratuit, voire d’un déjeuner à 1 euro, comme prétend le mettre en place le gouvernement. Cela existe déjà et souvent pour moins cher d’ailleurs, dans nombre de municipalités. Mais il y a loin de là à présenter cette mesure comme la volonté de donner les mêmes chances à tous !

Dans le domaine spécifique dont il s’occupe, le même ministre Blanquer a prévu de fermer 516 classes en école maternelle à la rentrée prochaine. Les postes offerts au concours de recrutement de professeurs des écoles ont diminué de 1 000 cette année alors qu’il manque partout des enseignants, en particulier dans le primaire, et encore plus dans les zones défavorisées.

C’est en réalité toute la politique de ce gouvernement, multipliant les cadeaux aux plus riches, facilitant les licenciements, réduisant les moyens des services utiles à la population et les montants alloués aux aides sociales qui est responsable de l’aggravation de la misère des parents. Quelques petits-déjeuners gratuits ne suffiront pas à la racheter.

Partager