À travers la campagne17/04/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/04/P16_Debat_avec_Nathalie_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Elections européennes

À travers la campagne

Illustration - À travers la campagne

Lors du débat animé par Jean-Pierre Mercier au Mans, le 13 avril, un travailleur a pris la parole : « Je travaille chez Arjowiggins, la papeterie qui va fermer, et je vais recevoir ma lettre de licenciement sous quinze jours. On s’est fait balader. Les syndicats nous ont dit : “Surtout ne bougez pas, pour que la mariée soit belle pour un repreneur.” On ne savait pas tout ce que les patrons cachaient, on découvre les choses aujourd’hui. » Jean-Pierre Mercier, qui a participé au combat contre la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, a confirmé : « Je sais par expérience que les batailles contre les fermetures d’usine sont extrêmement difficiles à mener. C’est là où l’on voit, parfois après coup, toutes les magouilles entre l’État, les collectivités territoriales et le patron. La politique disant qu’il faut rester sages, qu’on ne fasse pas peur car, s’il y a un repreneur qui vient, il faut qu’il ait envie de nous reprendre, ça consiste à se livrer pieds et poings liés. » Cette discussion s’est conclue avec une participante qui a expliqué : « C’est vrai que le monde ouvrier a eu des échecs. Mais il faut qu’il apprenne de ses échecs. »

Au meeting avec Nathalie Arthaud à Arles, le 13 avril, une ouvrière venue en gilet jaune : « Il y a tant de choses à dire ! Le salaire hommes-femmes par exemple, ça devrait être le même ! C’est le même poste. Et puis tout augmente, les prix, les assurances, le loyer. Il faudrait au moins un smic à 1 500 euros. » Une autre participante a ajouté : « Et l’Impôt sur la fortune ? Pourquoi c’était là pendant des années et pourquoi il serait dangereux [pour l’économie] aujourd’hui ? » Nathalie Arthaud a repris la parole pour affirmer que, derrière Macron, il fallait viser la classe capitaliste, qui s’enrichit et en plus se décharge de toutes ses responsabilités sur l’État : « Pourquoi y a-t-il des aides au logement ? Parce que les salaires ne permettent pas de se payer un loyer. » C’est pareil pour la formation : « Les patrons prétendent qu’ils ne trouvent pas de salariés compétents, mais ils ne veulent rien dépenser pour en former », a-t-elle ajouté. Elle a fini son intervention en disant qu’il ne fallait pas seulement faire payer le grand patronat mais aussi lui retirer « son pouvoir de décider », en citant la formule d’un manifestant du mouvement des gilets jaunes : « On ne veut pas les miettes, on veut diriger la boulangerie ! »

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