SNCF – Villeneuve-Saint-Georges : une grève victorieuse17/04/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/04/P14_sncf_greve_villeneuve_avril_2019_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C31%2C385%2C248_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF – Villeneuve-Saint-Georges : une grève victorieuse

Au technicentre de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, la grève à la Manœuvre moteur a été massivement suivie par la soixantaine d’agents de ce service. Au bout de cinq jours, la direction a cédé.

Illustration - une grève victorieuse

Avec la polyvalence, les cheminots de ce secteur sont sous pression et doivent assurer un nombre de plus en plus important de fonctions de sécurité. Alors quand, il y a un mois, ils ont appris qu’ils avaient été oubliés dans l’augmentation d’une prime attribuée à un autre secteur, c’était la goutte d’eau de trop.

La direction a cédé très vite et de façon rétroactive sur cette prime, mais il était trop tard. Trois samedis de suite, les travailleurs se sont réunis et ont établi une liste de revendications, autour notamment de diverses primes. Deux délégations, accompagnées par les syndicats, ayant été reçues sans effet par la direction, ils ont décidé la grève.

Celle-ci a duré cinq jours, du lundi 8 au vendredi 12 avril. Elle a été quasiment unanime, avec des taux de grévistes de 98 % le premier jour, puis de 90 % pour les jours suivants. Et elle a été active.

Chaque jour, des grévistes se retrouvaient au piquet à l’entrée du dépôt. Puis ils se réunissaient pour discuter de leur mouvement et voter la reconduction de la grève. Ils ont aussi fait un tract pour faire connaître leur grève aux autres travailleurs du site. En groupe d’une vingtaine, ils ont tourné dans les ateliers. Et, que ce soit au piquet ou en tournée, ils ont pu constater les marques de soutien des travailleurs des autres secteurs.

Le cinquième jour, ils étaient encore vingt-cinq au piquet, et bien déterminés à rester mobilisés même à l’approche du week-end. La direction a alors reçu la délégation élue. Celle-ci s’était engagée à soumettre les propositions de la direction à l’assemblée des grévistes.

Au final, les grévistes ont obtenu des augmentations de primes : 20 % de plus sur la prime de travail pendant onze mois, soit 30 à 80 euros par mois ; l’application réelle de certaines primes, ce qui fait 50 euros par an pour une trentaine d’agents. D’autre part, huit embauches sont anticipées de six mois. Enfin, une prime de fin de grève de 700 euros leur sera versée.

Cela s’ajoute à l’augmentation de la prime principale en moyenne de 40 euros par mois, obtenue en début de mouvement, ainsi que son effet rétroactif depuis un an.

Bien sûr, ces augmentations sous forme de primes sont loin de faire le compte : les grévistes estiment que c’est au moins 400 à 500 euros d’augmentation de salaire qu’il faudrait chaque mois. Pour l’obtenir, cela nécessiterait un mouvement à une tout autre échelle.

Mais les grévistes ont voté la fin de la grève à l’unanimité, en ayant conscience d’avoir fait reculer la direction et d’avoir gagné sur les objectifs qu’ils fixaient à leur mouvement.

Au-delà des avancées obtenues, ils sont fiers d’avoir maîtrisé leur grève du début à la fin. Pour la plupart, c’était leur première grève active, et ils l’ont menée de manière démocratique.

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