Saint-Gobain – Pont-à-Mousson : un projet de cession qui inquiète17/04/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/04/P12_Saint-Gobain_PAM_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Gobain – Pont-à-Mousson : un projet de cession qui inquiète

Il y a quelques semaines, le groupe Saint-Gobain a annoncé qu’il était à la recherche d’un partenaire pour sa filiale Saint-Gobain PAM spécialisée dans les canalisations en fonte, qui possède plusieurs usines en Meurthe-et-Moselle et une en Haute-Marne.

Illustration - un projet de cession qui inquiète

La multinationale, qui ne cesse de racheter des entreprises dans le monde entier, a décidé l’an dernier de se débarrasser d’une partie de ses actifs. Ayant réalisé un bénéfice net de 1,7 milliard d’euros en 2018, en augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente, elle veut encore augmenter ses profits en se débarrassant des filiales qu’elle juge les moins rentables et, par la même occasion, faire remonter le cours de son action en Bourse.

Dernièrement, des informations ont filtré sur une possible vente à 60 % au principal concurrent de Saint-Gobain PAM, le groupe chinois Xin Xing. Les travailleurs craignent que celui-ci cherche surtout à récupérer les brevets et ferme rapidement les usines. Il est aussi question d’un fonds d’investissement américain, ce qui ne rassure guère plus. En fait, les capitalistes quels qu’ils soient, ne cherchent qu’à faire de l’argent par tous les moyens. Saint-Gobain, qui a fait passer les effectifs de PAM de 3 000 à 2 000 salariés, ne vient-il pas de décider la suppression de 170 postes sur 270 dans son usine de Brebach, en Allemagne près de la frontière, pour concentrer une partie de sa production sur Pont-à-Mousson.

Les politiciens locaux s’agitent beaucoup autour de Saint-Gobain PAM. Il est question de « projet industriel à l’échelle européenne », de « souveraineté du pays », d’appel à l’intervention de l’État, et aussi de nationalisation temporaire. Mais, en Lorraine, tout cela a un air de déjà vu depuis l’affaire des hauts-fourneaux de Florange qu’ArcelorMittal a fermés en 2014.

Les travailleurs sont bien conscients que ce sont les actionnaires qui décident et que le gouvernement est à leur botte, mais rien ne dit que les mauvais coups qui se préparent dans le secret des bureaux passeront sans réaction. Jusqu’au bout Saint-Gobain aura besoin que ses usines tournent, les travailleurs ne sont pas sans moyens pour se défendre.

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