MEL de Lille : gabegie dans la gestion des transports publics10/04/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/04/2645.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

MEL de Lille : gabegie dans la gestion des transports publics

La MEL (Métropole européenne de Lille) a, entre autres, la compétence transport pour 90 communes autour de cette ville, soit pour 1,2 million d’habitants. Elle a organisé un appel d’offres en 2018 et c’est Keolis qui a remporté le marché, pour 2 milliards d’euros sur sept ans. C’est en fait une baisse de dotation de 10 %.

Lors de ce renouvellement, la MEL a imposé en plus un changement de nom pour trouver un nouveau public. La société de transport se nommait Transpole, elle est devenue Ilévia. Le coût de ce caprice, payé par les impôts, est astronomique, le nouveau logo devant être apposé partout. Les tenues des travailleurs doivent être changées pour les quelque 2 500 agents en contact avec le public (en double : pantalons, chemises, pulls, parkas soit environ mille euros par agent). Pour l’apposition des autocollants sur les bus, le budget prévu est d’environ 2 millions d’euros.

De plus, une campagne d’immenses panneaux publicitaires a duré au moins trois mois. Elle montrait des usagers ravis d’être transportés. Or, à ce jour, il y a déjà 375 000 réclamations.

À la date du changement de nom, sans prévenir les usagers, les itinéraires de bus ont été modifiés, la fréquence des bus diminuée, leurs lignes raccourcies. Des travaux pour mettre les trottoirs à niveau venaient juste d’être terminés, entraînant de nombreux tracas pour les habitants pendant des mois. Et ils découvrent aujourd’hui que le bus ne passe plus dans leur rue !

Pour les conducteurs de bus, c’est aussi la galère, ils désapprouvent les nouveaux parcours. Il y a dix ans, un chauffeur pendant son service parcourait environ 85 km. Maintenant ils doivent parcourir 170 km. Sur certains parcours, ils n’ont plus de pause. Elle devient un temps de régulation dû au trafic de plus en plus important. De plus, beaucoup de vieux bus ont des amortisseurs à bout de souffle, les réparations étant faites avec des pièces d’occasion.

Le nouveau nom d’Ilévia, plutôt que de provoquer des envies nouvelles de déplacement, provoque donc plutôt la colère, l’incompréhension du personnel et des usagers, voire le retour à la voiture, l’utilisation des transports en commun ayant parfois multiplié par deux leur temps de trajet. Belle réussite !

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